J’ai découvert la belle un beau matin de 86, après qu’une âme charitable m’ait copié sur bande magnétique (nous étions en pleine époque walkman) Revenge, 2ème album d’une consécration critique et publique (à cette époque, j’étais passé à côté de l’excellent Be yourself tonight, 1985) pour le duo écossais-elle/anglais-lui, Dave Stewart : When tomorrow comes, Missionary Man, mais surtout The miracle of love (vous en connaissez beaucoup, vous, des chansons qui donnent autant la chair de poule quand vous les écoutez 20 ans après ?) … et puis j’avais mon petit faible, une petite ballade tout à la fin, I remember you (comme par la suite pour pratiquement toutes les ballades clôturant les albums signés Eurythmics). Elle avait alors 32 ans, elle s’habillait de cuir noir, elle avait les cheveux courts blonds peroxydés, un rouge à lèvres visible de l’autre côté de la Manche, bref … Lennox 86 ne laissait pas de marbre !
Mais où sont passés le sens, le souffle, les idées auxquels Stewart/Lennox nous avaient habitué jusque là? Ne reste plus qu’un assemblage de morceaux plus ou moins inspirés servant juste de support à une tournée qui parait bien être, alors, celle du chant du cygne.
En 92, la Diva revient seule, pour un album (aujourd’hui daté) qui fera date. Produit par le peu inventif Stephen Lipson (alors ex-producteur des Simple Minds, Sade et j’en passe …), Lennox chantera triste (Why, Cold, The gift) et perso, pour un résultat internationalement reconnu (la presse évoque Aretha Franklin) mais peut-être un brin surestimé à l’époque. La même paire remettra ça, en 95, pour un succès toujours plus grandissant alors qu’en parallèle les critiques médusées commencent à évoquer le manque d’originalité et la production plus que moyenne de ce recueil de reprises, finalement pas si mauvais que ça, des chansons préférées de la dame (de Neil Young à Bob Marley en passant par Chryssie Hynde ou Paul Simon). Un concert unique sera même donné en plein coeur de Central Park et nous démontrera encore une fois que Lennox a sur scène, plus qu’en studio désormais, de la vigueur et de l’énergie à revendre.
De la vigueur et de l’énergie, c’est certainement ce qu’il aura fallu à son seul véritable partenaire, Dave Stewart, pour qu’elle le rejoigne en 99 et qu’ensemble ils nous proposent l’inattendu mais bien nommé Peace (album/tournée semi-sponsorisé entre autre par l’association Greenpeace dont les deux compères sont partie prenante) qui contient ni plus ni moins que deux, trois rock plutôt bien balancés, entourés d’une multitude d’excellentes ballades assez bien inspirées (Burt Bacharach n’est pas loin).
La compilation Ultimate collection, sortie l’année dernière, n’apporte pas grand-chose à une carrière au demeurant assez bien fournie, si ce n’est deux chansons dont un single, I’ve got a life, disco pop assez jouissif mais pas inoubliable.
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