Le gun barrel est, dans un James Bond, ce qu’il serait convenable d’appeller « la mise en bouche » avant l’introduction, la bien nommée séquence pré-générique, leitmotiv garantie franchise officielle (la société EON Productions) : vu à travers le canon d'un pistolet (à l'origine un calibre 38), Bond avance de profil de la droite vers la gauche de l'écran, s'arrête soudainement au centre pour se retourner vers le spectateur et tirer (lourd de sens, non ?!) ... à la suite de quoi des coulées de sang envahissent l'écran. Le film commence ...
Créé pour le tout premier film de la série par le graphiste Maurice Binder (vignette ci-dessus), le gun barrel de Dr No (premier d’une série qui en compte 16 pour Binder, c'est-à-dire jusqu'en 1989, les suivants étant réalisés par Daniel Kleinman), comme beaucoup plus tard celui de Casino Royale version Martin Campbell (avec Daniel Craig), est tout d’abord rattaché au générique d’ouverture.
Ensuite, dès From Russia With Love, il ouvre (tel un logo, au même titre que le 007 dont le 7 est la crosse d’une arme ou la pose typique de Bond - bras et jambes croisés, le canon de son arme proche du visage - reprises longtemps sur les affiches) la séquence d’action pré-générique qui rythmera, désormais, toute aventure du héros de Ian Fleming.
Bien que sensiblement évolutif (voir le best of ci-dessous), le gun barrel est inlassablement accompagné, depuis 1962, de multiples versions du même thème astucieusement nommé James Bond Theme, créé par Monthy Norman mais talentueusement orchestré par John barry (fameux compositeur de musiques de films dont certains des plus célèbres génériques de James Bond – ceux chantés par Shirley Bassey – et accessoirement premier mari de Jane Birkin), puis par une flopée de bidouilleurs en tout genre (David Arnold depuis 2002, mais avant lui Marvin Hamlisch, Tom Conti, Moby, et le dispensable Eric Serra ...).
Le gun barrel (au même titre que la scène de présentation du héros « My name is Bond, James Bond … ») est l’élément indispensable pour tout fan qui se respecte et qui n’hésite pas, lorsque les producteurs se jouent de son attente, à exprimer sa déception voire sa colère vis-à-vis du réalisateur responsable (dernier exemple en date, Marc Foster coupable d’avoir déplacé le gun barrel de Quantum of Solace ... mais, chut, je ne vous dirai pas à quel moment !) ...
Deux ou trois petites choses : dans Dr No, From Russia With Love, puis Goldfinger, c’est en fait le cascadeur Bob Simmons, alors doublure de Sean Connery, qui interprète Bond (on ne discerne d’ailleurs pas les traits de son visage).
On remarquera que la version de Sean Connery à partir de Thunderball (deuxième capture d'écran), oblige l’acteur, dont le corps balance plus que nécessaire lorsqu’il se retourne vers le spectateur, à réajuster sa position.
Pas si bondien que ça finalement ...
En 1983, le dissident Never Say Never Again (remake de Thunderball avec Sean Connery) concurrence la franchise Eon (Octopussy avec Roger Moore), et ne bénéficie donc pas du gun barrel.
En revanche, il est assez amusant de constater qu'au cours de sa carrière dans la peau du personnage, Moore tournera deux versions du gun barrel (désormais sans chapeau), une pour Live and Let Die (1973) et The Man With the Golden Gun (1974), puis une utilisée à partir de The Spy Who Loved Me (1977).
Le gun barrel de Die Another Day (le quatrième de Pierce Brosnan), où l’on voit la balle tirée par Bond traverser le canon de son adversaire, est (tout comme le film) l'un des plus controversés par les fans de la série.
Et à propos du James Bond Theme, il faut savoir qu’il provient d’une chanson nommée Bad Sign, Good Sign composée par Monthy Norman, pour une comédie musicale se déroulant dans une communauté indienne (The House For Mr. Biswas) et dont il utilisa la mélodie de base (prévue pour être jouée au sitar).
C’est John Barry, alors orchestrateur du premier film, qui décida d’en modifier quelques notes pour en faire le célèbre thème ...
Bon, c'est pas tout mais il est sensiblement l’heure de vous laisser ... j’ai juste rendez-vous avec (devinez qui ?) …
vendredi 31 octobre 2008
GUN BARREL
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mercredi 29 octobre 2008
HORSESHOE BEND
Une vue de toute la région à partir du ciel permet de mieux saisir l’étendue des trésors qu’offrent les alentours du Lac Powell : ici (la première personne qui trouvera le Rainbow Bridge recevra une surprise !!!)
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RÉINVENTER LA PEINTURE
Le Louvre, Orsay et le Grand Palais se fendent d’une exposition « triptyque » consacrée à Picasso, ses influences artistiques, ses inspirations ...
Si les deux premiers lieux consacrent leurs espaces à présenter les déclinaisons que le peintre a réalisé à partir du tableau d’un maître, « Femmes d’Alger dans leur appartement » d’Eugène Delacroix au Louvre, « Le déjeuner sur l’Herbe » d’Edouard Manet à Orsay, c’est au Grand Palais (malheureusement pas les salles les plus conviviales, ni les plus adaptées qui soient) qu’on découvrira le plus grand nombre de chefs d’œuvres (plus de 200 pour un budget total de 4,3 millions d’euros ... hum) qu’une exposition française ait jamais présenté ces dernières années.
Accrochés en ordre chrono-thématique, en concomitance directe avec les toiles dont ils sont inspirés, les tableaux de Picasso, même ceux de « sa jeunesse », révèlent tous une prodigiosité, une flamboyance, une maitrise, une sensibilité et un talent que le caractère indiscutablement esthétique mais forcément (pour la plus grande majorité) académique (ouille, je vais me faire taper sur les doigts !!!) des œuvres originales n’atteint, en comparaison et sauf rares exceptions, pas tout à fait : multipliant ainsi les niveaux de lecture jusqu’à déplier, réinventer physiquement le support unique qu’une toile transformée par le pinceau dévoile aux yeux sensibles de l’esprit vagabond, Picasso virtuose « évade » l’art, les couleurs et les gestes pour qui souhaite oublier la préciosité technique, l’adresse artistique, et converser enfin, au travers des sens, avec le génie.
C’est indéniable et flagrant : chez Picasso, on pénètre les toiles, on s’en imprègne, on fait corps.
Alors, dialogues d’évidence ? Rapprochements hasardeux ? Quelle importance ?! On en a plein la tête, plein les yeux ...
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mardi 28 octobre 2008
VICKY CRISTINA BLABLABLA
Ouille ! Ce n’est pas qu’il soit difficile de dire du mal d’un réalisateur réputé à raison, dont la filmographie est à tel point prolifique qu'elle est donc forcément de qualité fluctuante, mais je dois avouer que, comparativement au peu d’intérêt qu’a suscité en moi ce surprenant (ironique ?) VCB, le nombre incroyable de critiques dithyrambiques ayant accompagné ce nouvel épisode des aventures de Scarlett en Europe (la nouvelle Martine ?), me laisse sceptique quant à ma modeste capacité à appréhender actuellement le cinéma du ‘sieur Woody. Tant pis, je me lance ...
Ici rien de bien extraordinaire : deux jeunes bourgeoises oisives et américaines, en vacances dans la capitale Catalane, rencontrent et (accessoirement) tombent « amoureuses » d’un bellâtre du cru, peintre obnubilé par les femmes et en particulier son ex, muse inspiratrice mais hystérique suicidaire. L’hidalgo beau parleur, qui ne manque pas de suite dans les idées, embarque les donzelles pour un week-end coquin en contrées asturiennes ...
Alors, quoi de neuf sous les soleils d’Oviedo et de Barcelone qu’Allen n’ait déjà traité ? Absolument rien !
Pire : le réalisateur, apparemment en grandes vacances depuis 3 films, s’empare des clichés les plus éculés, les plus poussifs, pour narrer sur le ton monocorde d’une voix off franchement agaçante (dont un scénario en panne ne saurait effectivement se passer) les tribulations sexuelles de caricatures à la dérive.
Tout sonne faux (une guitare flamenco par-ci, un étalonnage virant jaune pisseux par-là, et ce pauvre Gaudi pour justifier le parti pris « culturel et esthétique » de l’ensemble ...), aucune carte postale touristique ne nous est épargnée sous le prétexte fumeux qu’Allen souhaitait faire de « cette ville romantique [Barcelone donc] un personnage clé ».
On s’ennuie ferme devant ce vaudeville boulevardier déguisé en balade champêtre, véritable roman de gare sans audace dont un seul chapitre aurait dissuadé tout amateur de poursuivre.
Incapable de renouveler, même en s’imposant quelques variations, les exploits qu’une succession de chefs d’œuvres (dont il est toujours rassurant de constater qu’ils sont impérissables) ont fini par nous persuader d’un talent presque indiscutable, le réalisateur un peu sénile (et myope ? ... visiblement quelques problèmes de mise au point lors de certains plans), à la caméra indéfectiblement chaste et peu inspirée, ne parvient jamais, jamais, à susciter une once d’empathie pour aucun de ses personnages.
Seule à sortir son épingle du jeu, Pénélope Cruz confirme, le temps de quelques scénettes (les premières, juste avant que l’ensemble ne devienne vraiment navrant) la qualité de prestations qui, sans être jamais mémorables, s’accommodent mieux de l’univers, ô combien plus authentique, d’un Almodovar beaucoup moins inégal !
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samedi 25 octobre 2008
... TO RAINBOW BRIDGE (AND BACK)
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