mardi 3 février 2009

SLUMDOG

Depuis qu’il a fait ses toutes premières armes sur grand écran, l’anglais Danny Boyle n’a pratiquement jamais cessé de traiter en long, en large et en travers (surtout en travers), des méfaits de l’argent sur ses contemporains.
Ainsi, de ce petit bijou d’humour noir qu’est Shallow Grave en 1994 jusqu’à ce Slumdog Millionaire qui fait actuellement un carton, en passant par Trainspotting et, bien entendu, l’anecdotique Millions, Boyle a toujours plus ou moins su tirer parti de scénarios sur lesquels d’autres, pourtant comme lui adeptes de l’esthétisme choc à tout prix, se seraient certainement cassés les dents.
Ici en adaptant assez peu fidèlement, par l’intermédiaire du scénariste Simon Beaufoy, le roman de l’écrivain indien Vikas Swarup, Les Fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devient milliardaire, le réalisateur britannique n’y est carrément pas allé par quatre chemins. S’appuyant sur un chef op des plus efficaces et une bande son techno-orientale à faire danser la terre entière, c’est à un véritable hommage punchy au grand Bollywood (toujours incapable de séduire les masses occidentales) qu’il se livre avec cette histoire finalement assez simpliste et qui tourne rapidement en rond. Mais bon!
A la fois émouvant, joyeux, drôle, trépidant, triste, tragique mais aussi romanesque, … le film l’emporte avant et par-dessus tout parce qu’il a une haute capacité à séduire de manière totalement émotionnelle et basiquement populaire tout en traitant, à sa manière un peu superficielle, des contradictions d’un pays et de son peuple en totale et perpétuelle mutation.
Confortablement installé au volant d’une intrigue manichéenne, qui n’en est d’ailleurs pas vraiment une, mais déroulant sincèrement et sans aucune baisse de rythme le fil de son histoire à dormir debout, Boyle inspiré par un casting pur jus (et fantastique) s’en donne à cœur joie avec une énergie et un bonheur non feints et franchement communicatifs.

Alors oui, on pourra aisément comparer l’ensemble à un grand patchwork d’aventures clinquantes et parfois un peu mièvres qu’un montage roublard sous amphétamines et une pellicule aux tonalités excessivement contrastées rapproche des kitcheries clipesques plus communes aux années 80, mais si Slumdog séduit autant qu’il agace (!), c’est justement parce qu’il se réfère, sans crainte d’être catalogué, à ce cinéma indien que nous autres avons encore trop de mal à apprécier pour ce qu’il est, et pour ce qu’il fait : un simple mais vrai moment de détente pluriculturelle sans profonde prétention intellectuelle ... et ça fait un bien fou !!!

4 commentaires:

Anonyme a dit…

bravo bravo

Anonyme a dit…

moi moi a dit, j'y vais demain.

Anonyme a dit…

Forcément... Dany Boyle... c'est un de mes préférés... touche-à-tout talentueux... de "Petit meurtre entre amis", en passant par "Trainspotting"... "Sunshine" et donc "Slumdog" (musique de Rahman)... il paraît qu'il prépare l'adaptation de "Porno" (de l'Ecossais Irvine Welsh) comme suite à Trainspotting (en qualité de metteur en scène, de producteur ?)... à suivre.

Anonyme a dit…

Un vrai bon moment.