vendredi 6 février 2009

SOUS LE CHARME

Une réalisatrice souhaite tourner un documentaire vérité sur les actrices, en y incorporant des bout de clips chantés censés traduire l’inconscient de chacune d’elle ... Certes, si le concept est séduisant, on ne peut s’empêcher de penser que l'entreprise est plutôt casse-gueule pour qui ne maitriserait pas forcément l’art du second degré et la notion de distance vis-à-vis d’un tel sujet. Incontestablement, Maïwenn réussit avec son Bal des actrices le véritable tour de force qui consiste à balayer toutes les idées reçues en traitant avec une légèreté bienvenue et une fraicheur indispensable cet univers de faux-semblants aux limites de la complaisance ... assumée ! Et c’est avec un régal sans pareil qu’on admire les portraits inattendus de ses charmeuses irrésistibles qui se jouent insolemment de leur image, avec plaisir, émotion, et évidemment un brin d’espièglerie (à noter les mises en musiques de Biolay, Lavoine, Starr, Anaïs et j’en passe ...).
Pourtant, si le casting, alléchant, peut s’avérer surprenant et tentant, il est aussi le principal défaut de cette succession de « sketches » inégaux, permettant aux convives (nous) de porter un jugement forcément partial sur les prestations de chacune : si la majorité d’entre elles (Karine Viard, Marina Foïs, Linh Dan Pham, Jeanne Balibar et Romane Bohringer), réussissent haut la main et dans des styles très différents leur examen de passage avec mention, d’autres (Julie Depardieu, pourtant très touchante, Charlotte Rampling, en pointillets) pâtissent considérablement d’une écriture un peu faiblarde, quand au contraire certaines (Mélanie Doutey, Muriel Robin, Estelle Lefébure) ne sont carrément pas à la hauteur des ambitions du projet.

Mais, passées ces (fausses) réserves, une réalisation parfois maladroite, quelques menues longueurs et les regrettables absences de frileuses décevantes (étonnamment Catherine Deneuve et Mathilda May, évidemment Isabelle Adjani et Sophie Marceau, heureusement Monica Bellucci ...), le plaisir sincère est communicatif. Les hommes, complices, ne sont pas en reste et Joey Starr, inattendu et bienvenu, apporte ce qu’il faut de distance, d’humour et de tendresse au fil conducteur qu’une bien jolie Maïwenn, culottée et manipulatrice, s’amuse à (dé)dramatiser.
Une curiosité et une réussite (!) dans son genre ...


6 commentaires:

Anonyme a dit…

Vu et aimé mais constitue une espèce de redite de "Pardonnez-moi" selon avec deux nouveautés néanmoins... le "je" à travers "elles" et les intermèdes musicaux très réussis.

Sinon. A voir absolument. "Morse" (Let me the right on in). Réellement un petit joyau du suédois Tomas Alfredson.

rupert a dit…

Morse ??? Jamais entendu parlé mais vais me renseigner ... y a tellement de films en ce moment et je suis très en retard dans mes posts ciné, chanson, livres et expo + les dernières pix de Rome à mettre en ligne ... bref, j'en ai des choses à vous dire ;-)

rupert a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

A qui le dis-tu... Plus le temps non plus de rédiger quoique ce soit... Pourtant pas mal de BD découvertes ces temps-ci.

Morse : http://www.dvdrama.com/news-30374-cine-morse-let-the-right-one-in-.php = grand prix du dernier festival de Gérardmer et grand prix de la critique... on est très très loin de d'Hollywood et fondamentalement dans du cinéma européen. Et de façon inattendue, malgré sa récompense à Gérardmer cette année, ce n'est pas un film de genre.

La critique la plus aboutie selon moi. Enfin, celle qui colle à ce que je pense du film ;-) ;-)

Anonyme a dit…

alors au boulot parce que nous, on attends. bon courage

rupert a dit…

hihihi ... ben oui ben oui !!!! je rame hein ?!