jeudi 19 février 2009

DANS LE DOUTE ...

... mettre à mal les certitudes ! S’appuyant sur une réalisation aussi rigide et stricte que l’univers presque carcéral dont il est ici question, Doubt ressemble presque, dans l’idée, à ce qui pourrait s’apparenter au meilleur du genre. Pourtant ...
En adaptant et en dirigeant lui-même la pièce qu’il avait créée, John Patrick Shanley ne fait pas preuve de grande originalité cinématographique. Et, il faut le reconnaître, le classicisme est au premier plan de ce huis clos un tantinet poussiéreux pas tout à fait exempt de clichés, de ceux dont tout amateur de drame psychologique aimerait aujourd’hui être définitivement épargné.
Car même s’il aborde et mixe des thèmes aussi risqués que le racisme, la pédophilie, l’homosexualité et l’intolérance dans le milieu éducatif catholique (aux Etats-Unis dans les années 60 !) le film ne franchit jamais les limites ennuyeuses du « respectable », de ce qu’il sera convenu de traiter avant tout par l’implicite.

Sauf une fois, lors de la confrontation magistrale entre Meryl Streep (en stupéfiante et très sévère directrice d’école) et la très touchante Viola Davis (dans le rôle d’une mère désemparée), certainement le plus beau face à face du film qui, sans doute possible, doit sa petite part de réussite à une interprétation de très haut niveau. Du coup, même la prestation de Philip Seymour Hoffman (un peu en deçà) semble pâtir de cette mise en scène sclérosée, dont il semblerait que l’auteur ne soit finalement pas le mieux placé pour traiter avec le recul nécessaire (particulièrement lors de la dernière scène) un sujet auquel il a déjà été certainement trop confronté ...
C’est bien dommage mais, qu’on se rassure, ça n’empêche pas d’y trouver malgré tout un certain intérêt.

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