jeudi 1 janvier 2009

ROMA CENTRO

S’il est convenu de considérer que l’une des plus belles villes du monde, Venise, n’est pas l’Italie, on reconnaîtra de la même manière que Rome, qu’elle que soit le bout par lequel on décide de commencer à arpenter son histoire (ses sites, ses places, ses monuments ...) n’est pas une capitale tout à fait ordinaire. Véritable musée à ciel ouvert, elle apparaît aussi grandiose que déconcertante, aussi riche et vivante que, par certains côtés, triste voire misérable. 
C’est certainement ce qui fait le mystère et donc le charme de cette fameuse cité aux 7 collines, où, quoi qu’on fasse, il est absolument impossible d’oublier qu’on se trouve en plein cœur du catholicisme. Des centaines d’églises et de lieux de culte très entretenus et, certes, pour la plupart magnifiques, à tous les coins de rues, de ruelles, dans tous ses passages, jouxtent des constructions, habitations, échoppes et autres, qu’un manque flagrant de moyens et une absence de détermination laissent s’abîmer, se dégrader ... 

Au centre d’un dédale urbain pollué (à tous les sens du terme) par la voiture, mais qu’aucune solution raisonnable ne semble pouvoir améliorer, le romain affable abandonne ses trésors au touriste, à la fois subjugué par sa proximité avec le passé extraordinaire qui se révèle sans aucune contrainte ni difficulté, mais désorienté par l’absence ou la perte de repère social, populaire et communautaire qu’effectivement presqu’aucun musée n’a la fonction de promouvoir. 
En perdant en son centre toute cette profonde culture, tout ce système fondamental, toute cette vie captivante, passionnée et sincère, que de nombreuses boutiques de luxe, de souvenirs, trop de « pizzerias » (fastfoods à l’italienne ?) et de bâtiments dévoués à une administration envahissante ont fini par flanquer à sa porte, poussée hors de ses limites, Rome perd l’essentiel de son âme, un peu de ce qu’un Fellini, un Rosselini ou encore un DeSica savaient en extraire pour en dessiner superbement l’identité, cette fameuse dolce vita qu’ils nous ont tant vanté.


Cinq jours à Rome, certains trouveront ça un peu court, je vous l’accorde. Mais la ville, idéale pour les adeptes de la marche que les transports en commun parisiens ont fini par lasser de tout déplacement assisté, facile et totalement appropriée à la découverte par soi-même, est une invitation à la flânerie et à la déambulation rêveuse, imaginaire. 

Hormis une météo moins clémente que ce qu’une sélection de souvenirs cinématographiques laissait présager, Rome n’est pas avare. 



Sorti des sentiers battus et rebattus par les visiteurs fatigués qu’une simple terrasse chauffée et une cuisine sans inspiration satisfont aisément, on trouve au hasard des ruelles moins fréquentées, et parfois sur les conseils avisés de quelques habitués, de merveilleuses adresses où le vin, les pâtes, la charcuterie, le fromage et certaines douceurs (un tiramisu, des glaces ?) sont de véritables invitations au péché de gourmandise ... un comble, pas vrai ?!


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Hé hé ça me rappelle des trucs tes photos ;-) C'était qd déjà ? Ah ouais... un an déjà ! Content pour toi. J'avais été transporté par le Palatin visité juste avant la fermeture et donc désert avec cette lumière estivale rasante presque sepia qui donnait aux cyprès des allures d'immenses athlètes... sur le reste et je l'avais constaté en faisant le tour de Sardaigne version road trip... l'Italie est malade. Elle a encaissé 10 ou 15 ans de gestion Berlusconnienne ce qui n'a rien arrangé à la faiblesse politique chronique du pays (rapport nord-sud, poids historique de l'Eglise, etc.). Merci pour tes bons voeux et tout pareil pour toi Rupie !

rupert a dit…

... grazie mille, Altie ;-)

rupert a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.