lundi 26 janvier 2009

REVOLUTIONARY ROAD

Attention, Monument !!! Adaptation extrêmement fidèle du roman éponyme de Richard Yates, Revolutionary Road/La fenêtre panoramique (devenu au cinéma Les noces rebelles … ???) est la preuve évidente qu’il est possible de faire un film magnifique à partir d’un livre culte. A la fin des années 50, l’auteur, considéré depuis comme le père spirituel de Raymond Carver, avait suscité les plus vives émotions en remettant en cause, avec l’histoire de ce couple persuadé d’être différent et au-dessus de tous les autres mais incapable de trouver les satisfactions d’orgueil tant espérées, l’American Way of Life et en particulier, de manière plus universelle, la nature même du mariage, le rôle des deux sexes dans une société où il devenait difficile de concilier des idéaux bohèmes contradictoires avec les réalités de la famille et du travail.
Incontestablement inspiré par son épouse, l’actrice Kate Winslet, elle-même chavirée par l’incroyable personnage de femme d’April Wheeler, Sam Mendes y a surtout vu l’aubaine de disséquer une relation de couple à travers toute sa vulnérabilité, sa cruauté et un panel d’émotions parmi les plus crues qui peuvent en résulter.
Respectant presque scrupuleusement mot pour mot, page après page, la trame ambitieuse conçue par Yates, le cinéaste décidément très à l’aise avec les drames urbains modernes (souvenez vous American Beauty) s’accapare l’univers esthétique parfois glacial d’un Edward Hopper (photo, costumes, décors …) pour suivre à la trace sans jamais les épargner une brochette d’acteurs tous plus habités les uns que les autres et menée avec maestria par un exceptionnel duo de tête : DiCaprio intense, Winslet, superbe, magistrale (Golden Globe de la meilleure actrice pour son interprétation).

Révélant au fil d’une mise en scène feutrée, faussement classique, sur une partition sensible et parfaite de Thomas Newman, l’enfermement, l’étouffement, … le drame de vies tragiquement exemplaires, qui perdent leurs illusions comme les quitte la passion, Mendes clôt sa démonstration effroyable dans une effusion de violence physique et morale terrible, pratiquement insoutenable. Un choc, c’est incontestable, mais avant tout un cinéma de très haut niveau !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

quel film !!!! un chef d'oeuvre assurément.
et quels acteurs !!!
kate plus que magistrale, rupy, époustouflante.

Anonyme a dit…

J'approuve Mrs Wheeler, son mari est un parfait égoïste. Un certain "on" se reconnait dans ce personnage, surtout les couples qui s'aiment. Elle joue le rôle d'une femme accomplie qui purifie par son sang fragile de femme enceinte la lâcheté suprême de son mari: un triple suicide, celui de son enfant, de sa vie et de son couple. Mais bon il des films qui se partagent ... à vrai dire.