mardi 28 octobre 2008

VICKY CRISTINA BLABLABLA

Ouille ! Ce n’est pas qu’il soit difficile de dire du mal d’un réalisateur réputé à raison, dont la filmographie est à tel point prolifique qu'elle est donc forcément de qualité fluctuante, mais je dois avouer que,  comparativement au peu d’intérêt qu’a suscité en moi ce surprenant (ironique ?) VCB, le nombre incroyable de critiques dithyrambiques ayant accompagné ce nouvel épisode des aventures de Scarlett en Europe (la nouvelle Martine ?), me laisse sceptique quant à ma modeste capacité à appréhender actuellement le cinéma du ‘sieur Woody. Tant pis, je me lance ... 
Ici rien de bien extraordinaire : deux jeunes bourgeoises oisives et américaines, en vacances dans la capitale Catalane, rencontrent et (accessoirement) tombent « amoureuses » d’un bellâtre du cru, peintre obnubilé par les femmes et en particulier son ex, muse inspiratrice mais hystérique suicidaire. L’hidalgo beau parleur, qui ne manque pas de suite dans les idées, embarque les donzelles pour un week-end coquin en contrées asturiennes ... 

Alors, quoi de neuf sous les soleils d’Oviedo et de Barcelone qu’Allen n’ait déjà traité ? Absolument rien ! 
Pire : le réalisateur, apparemment en grandes vacances depuis 3 films, s’empare des clichés les plus éculés, les plus poussifs, pour narrer sur le ton monocorde d’une voix off franchement agaçante (dont un scénario en panne ne saurait effectivement se passer) les tribulations sexuelles de caricatures à la dérive. 

Tout sonne faux (une guitare flamenco par-ci, un étalonnage virant jaune pisseux par-là, et ce pauvre Gaudi pour justifier le parti pris « culturel et esthétique » de l’ensemble ...), aucune carte postale touristique ne nous est épargnée sous le prétexte fumeux qu’Allen souhaitait faire de « cette ville romantique [Barcelone donc] un personnage clé ». 
On s’ennuie ferme devant ce vaudeville boulevardier déguisé en balade champêtre, véritable roman de gare sans audace dont un seul chapitre aurait dissuadé tout amateur de poursuivre. 
Incapable de renouveler, même en s’imposant quelques variations, les exploits qu’une succession de chefs d’œuvres (dont il est toujours rassurant de constater qu’ils sont impérissables) ont fini par nous persuader d’un talent presque indiscutable, le réalisateur un peu sénile (et myope ? ... visiblement quelques problèmes de mise au point lors de certains plans), à la caméra indéfectiblement chaste et peu inspirée, ne parvient jamais, jamais, à susciter une once d’empathie pour aucun de ses personnages. 

Seule à sortir son épingle du jeu, Pénélope Cruz confirme, le temps de quelques scénettes (les premières, juste avant que l’ensemble ne devienne vraiment navrant) la qualité de prestations qui, sans être jamais mémorables, s’accommodent mieux de l’univers, ô combien plus authentique, d’un Almodovar beaucoup moins inégal ! 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca donne pas envie ta critique. Je suis comme toi pour Woody donc je n'irai pas le voir.
bisous
la blonde

rupert a dit…

sur playlistsociety, une critique un peu plus enthousiaste : http://www.playlistsociety.fr/2008/10/vicky-cristina-barcelona-de-woody-allen.html
... beaucoup trop déjà !!!! (les goûts et les couleurs ...)
bisous