MORT DE RIRE SOUS LES TROPIQUES

Cinq vedettes américaines du box-office, pratiquement has-been, voire complètement barrées, réunies sur le tournage d’un film de guerre que leurs nombreux caprices et l’incapacité d’un réalisateur sont susceptibles de faire capoter ... se trouvent larguées en pleine jungle pour ce qui leur semble être l’expérience ultime en matière de cinéma-vérité. Bon voilà, ce Tropic Thunder ne sera peut-être pas LA comédie du siècle, ni même le film le plus déjanté de ces dix dernières années (euh, c’est quoi le film le plus déjanté de ces dix dernières années ???), mais voilà, cette satire du système hollywoodien qui en fait des tonnes (tant mieux), vise plutôt juste en ne prenant pas forcément le spectateur lambda pour un demeuré congénital incapable de discerner un second degré latent particulièrement savoureux dissimulé derrière une blague niveau potache. 

Car de second degré, le film en est bourré du début (une pub et trois bandes annonces particulièrement savoureuses) à la fin (un générique absolument « bidonnant »). 
Critique acerbe assumée et parfois (peut-être pas assez) brutale d’un certain cinéma made in Hollywood (ça pullule de références), le film écrit-produit-réalisé par l’acteur Ben Stiller (qui signe ici son 4ème film et son meilleur) s’impose comme la satire volontaire et grinçante d’un star system qui, s’appuyant sur l’importance du compte en banque de ceux qui le gère, est plus susceptible de nuire que de créer véritablement. 
Pour se faire, il s’est intelligemment adjoint les services de comparses hilarants, notamment Jack Black, Nick Nolte, Matthew McConaughey et, bien évidement, Tom Cruise (méconnaissable), au milieu desquels on retiendra avant tout la prestation plus que remarquable de l’indispensable Downey Jr (qui ne doit plus savoir où donner de la tête ces temps-ci). 

Mêlant astucieusement pastiche de film d’action (série Z) à gros budget, humour gagesque ou vitriolé et autodérision jouissive ... Stiller s’en sort avec les honneurs de celui qui ose mettre tout son talent (burlesque, parfois féroce), et son sens du ridicule, au service d’un discours incisif pas toujours de bon ton, mais qui n’hésite pas une seconde à égratigner la main de ceux qui lui servent la soupe. 
Parfois limite, un peu longuet, nullement parfait, mais franchement drôle ... tant qu’y a d’l’humour, y a d’l’espoir !!!!