lundi 23 octobre 2006

POINT DE VUE ...

Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu à Paris.
Cette tragique disparition plonge la planète dans la stupeur et provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent.
Tony Blair, élu à une écrasante majorité quelques mois plus tôt, sent instantanément que quelque chose se passe, comme si le pays tout entier avait perdu un être cher. En revanche, au château de Balmoral en Ecosse, Elizabeth II reste silencieuse, distante et apparemment indifférente. Désemparée par la réaction du peuple britannique, elle ne comprend pas l'onde de choc qui ébranle le pays. Pour Tony Blair, il appartient aux dirigeants de réconforter la nation meurtrie. Il lui faut absolument trouver le moyen de rapprocher la reine de ses sujets éplorés.

La thématique centrale du film, et ce qui en donne un point de vue intéressant par rapport au sujet finalement assez "people" traité ici, est l'opposition qui s'installe entre le monde de la monarchie, ordre ancestral du pouvoir héréditaire, traditionnaliste et protocolaire, et le monde moderne du pouvoir acquis par une élection démocratique dans un contexte populiste émotionnel très fort et très simple à la fois.
De même, l'approche très visuelle et quelque peu cabotine du réalisateur, permet de cerner au mieux le climat dont a "allègrement" bénéficié le premier ministre travailliste, conscient de son rôle de partenaire incontournable dans la gestion de cette crise.
A ce propos, on peut se demander (merci Fafane pour cette suggestion) si le dialogue final entre Tony Blair et Elizabeth II est un lien direct et délibéré vers les évènements qui amènent aujourd'hui le numéro un du gouvernement britannique à démissioner. En tout cas, cette situation résume à elle seule ce film, dont le parti pris onirique et très subjectif laisse apparaître un certain septicisme et un second degré dont le cinéma français pourrait parfois s'inspirer.
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The Queen, réalisé par Stephen Frears et présenté en compétition officielle de la 63ème Mostra de Venise, a obtenu la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour Helen Mirren, ainsi que l'Osella du meilleur scénario pour Peter Morgan.

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