dimanche 1 octobre 2006

CELUI QUI CHANTE

Rufus Wainwright a la voix de ceux qui chantent pour les anges ! Lorsqu’il entame l’Agnus Dei, ambiance orientale et messes latines, au tout début de son quatrième album, Want Two, on est bouleversé.

Né le 22 juillet 73 à Rhinebeck, New York, de parents chanteurs de folk, cet auteur-compositeur-interprète (oui, en plus il fait tout !) chante en anglais comme en français, joue du piano depuis l’âge de 6 ans et « tourne » avec sa famille depuis qu’il en a 13 ! Je sais ce que vous pensez : c’est pas de la rigolade ce bonhomme là, hein ?! Pourtant, Wainwright est un enchanteur.

Want One, mélange de pop, rock et de classique est un disque à part, difficile à définir car il est en même temps grandiloquent et intimiste. Wainwright y est entouré d'un orchestre classique pour certains titres (Oh What A World, chant grégorien et orchestration baignée de cuivre et de violons, I Don't Know What It Is, 14th Street...), d'une formation plus électrique pour d'autres (Vicious World, Movie Of Myself ...) ou carrément seul au piano sur Pretty Things, très sobre.
Le disque se termine sur Want, 11:11 et Dinner At Eight, trois chansons intimistes qui clôturent en beauté un album riche vocalement, musicalement et permettent de faire le lien avec Want Two.
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Dans cette suite, Wainwright aborde tous les styles : The One You Love est un excellent tube pop, Little Sister (dédiée à sa sœur Martha Wainwright) flirte avec Mozart et An Old Whore's Diet marrie salsa et voix de ténor (fabuleuse collaboration de son ami Antony). Mais ce qu’on retient le plus lorsqu’on entend le jeune homme (33 ans, c’est encore jeune ?), ce sont ses ballades magnifiques et touchantes comme Hometown Waltz, Gay Messiah ou encore Memphis Skyline qui lui permet de retrouver le fantôme de Jeff Buckley, qu'il avoue avoir longtemps détesté et jalousé avant de le rencontrer, peu de temps avant sa mort. Album aéré, aérien aussi comme sur Waiting For A Dream, Want Two est une oeuvre à la fois profonde et cabotine, sensible et libertine. Productions étoffées mais pertinentes ou simples piano-voix, Wainwright nous livre là une sélection de chansons de très grande valeur.

Sur scène, le chanteur à l’ambition démesurée (d’après les connaisseurs) semble être tout aussi extraordinaire, manier l’humour et l’autodérision (comme sur la pochette de Want Two où il apparaît en princesse moyen-âgeuse) aussi bien que la délicatesse et l’émotion. Cet homme a un talent fou ! Il paraît que c’est rare …

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Whaou!! rien que ça? Fais moi découvrir Rufus de toute urgence!! que d'éloges pour ce jeune homme!