jeudi 5 octobre 2006

SONS ET LUMIERES

Archive, né de l’association de deux musiciens, Danny Griffiths et Darius Keeler, a sorti au printemps dernier ce qui est à ce jour leur meilleur album, loin devant leur premier opus, Londinium, considéré comme fondamental par les amateurs de trip hop et leur troisième, You All Look The Same To Me, qui marquait le tournant nécessaire à la survie du collectif et imposé par le chanteur d’alors, Craig Walker.

Lights est puissant.
Et même s’il n’est pas toujours inventif, il est bien l’album d’une certaine réinvention, propulsant Archive sur des chemins moins obscurs que ceux empruntés lors de leurs dernières livraisons (dont le très conceptuel Noise). Il permet surtout de dépasser enfin les desseins pop psychédéliques dominés par les débauches de guitares omniprésentes jusque là. Néanmoins les références, notamment aux Pink Floyd, restent en place (en témoigne Lights, petit chef d’œuvre éponyme de 18 minutes et 28 secondes absolument hypnotique, à écouter impérativement pour avoir une idée du son Archive). Walker hors course, Archive s’arme de deux nouveaux chanteurs : Dave Tenn, (remplaçant de Walker sur la tournée Noise) et l’efficace Polard Berrier (vocaliste de la formation autrichienne Bauchklang).
Surtout, musicalement Archive revient aux fondements électroniques qui firent leurs preuves sur Londinium, même s’ils retrouvent ici une dimension plus aérée, plus sensitive et plus humaine. Entre pop, rock (l'hypnotique Programmed) et trip hop (Headlights, chanson de la nuit), le collectif reconstruit propose un nouvel univers avec un album minimal, sobre et rassurant.
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Serein et convainquant (les magnifiques Fold, Taste Of Blood), Lights ouvre l’esprit comme il repose, le bouscule comme il détend. Addictif, il ne permettra sans doute pas à Archive de faire taire ses nombreux détracteurs mais promet un avenir à une formation dont la verve mélodieuse et atmosphérique n’est plus à démontrer.

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