vendredi 13 octobre 2006

LE FILM DE MA SEMAINE


C’est l’histoire d’un couple en vacances (belle propriété provençale, type bobos, au bas de laquelle coule une magnifique petite rivière – ça s’appelle un cliché) qui décide d’inviter leur voisin, homo nanti (il a donc, entre autre, une immmmense piscine, dans laquelle – je vous rappelle qu’il est PD – il se baigne à oilpé, lui !) à passer une soirée entre amis. Ben oui, parce que quand on a de la tune et qu’on a une « petite propriété » à la campagne, on invite ses amis à venir passer quelques jours de vacances « à la maison », histoire de pas trop se faire chier en famille.
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C’est l’histoire d’un couple pour qui tout va bien (sauf que le fiston, très amoureux de sa maman, ne quitte pas la cape de Superman et qu’on a du mal à imaginer la gueule que les parents vont faire le jour où il décidera d’enfiler le collant!) et pour qui « tout » va basculer à la suite de ce p… de barbecue auquel ils n’auraient jamais, mais alors jamais, dû inviter le voisin « au joli zizi », dixit Madame, puis Monsieur, au début du film.
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Le « joli zizi » c’est Charles Berling, sobre et agaçant dans son rôle plus ou moins volontaire de grain de sable charismatique … bon, autant vous dire qu’il est parfait ! Le couple, lui, est composé de deux acteurs formidables, proches de tous par leurs attitudes, leurs aspirations tellement banales, attendues, qu’elles en sont émouvantes, touchantes : Bernard Campan, en bon gars sympa mais fragile et Léa Drucker, épouse/copine (trop) attentive.
Autour d’eux, des âmes sensibles et effacées permettent, juste ce qu’il faut et quand il faut, de déclencher les drames du quotidien, d’amorcer ceux des années qui passent, en résumé, sur la durée d’un film.
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C’est l’histoire d’une actrice, Zabou Breitman, devenue réalisatrice sensible et sincère, qui a envie de parler d’amour, de vie et de mort, sans éviter les clichés, mais en réussissant à en tirer, le plus souvent, avantage. Si L’homme de sa vie laisse un peu trop de place à un esthétisme gentillet qui vient parfois gâcher des moments d’une vérité touchante (mention spéciale pour les dialogues), on en garde malgré tout la grisante sensation d’une discussion passionnée autour d’un bon vin … ça s’appelle Partager !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis partagé sur ce film. L'histoire de cet homme pris entre 2 amours (Bernard Campan boulversant)est absorbée par une mise en scène ultra esthétique qui empeche parfois l'émotion. La fin en est meme ratée(la scéne des retrouvailles sur le fond bleu des néons d'un parking)

rupert a dit…

Bon je ne suis pas d'accord ... la fin n'est pas censée être réaliste, au contraire, plus le film avance et plus on voit bien que le personnage joué par Bernard Campan, paumé, passe totalement à côté de ses propres envies, de ses propres fantasmes, qu'il regarde presque comme si c'était ceux d'un autre ... d'où les scènes de la cabane, du champs à la fin et évidemment, mon cher Franck, du parking de la boîte de nuit où il ne met absolument pas les pieds ...

Anonyme a dit…

C'est justement là, pour moi, la faille du film! Zabou Breitman a submergé sa belle histoire d'amour (et de désamour)sous une montagne d'effets de style.On a l'impression que c'est plus l'esthétique du film que l'histoire elle-meme qui a passionné la cinéaste.
De plus,les personnages secondaires sont dessinés à gros traits:le beauf violeur de jeune fille au pair,la femme délaisée, représentée soumise, passive et qui attend la fin du film pour se révolter (interprétée par Lea Drucker,trés émouvante). L'interprétation de Charles Berling est aussi un peu trop théatrale et pour le coup rend son role moins crédible par moment.