mardi 31 mars 2009

LA JOURNEE DE LA JUPE

S’il est un film à ne rater sous aucun - oui vous avez bien lu ! - aucun prétexte, c’est bien celui-ci.
A la base, projet impossible à monter pour le cinéma, La journée de la jupe a bénéficié du soutien financier d’Arte qui, en le diffusant quelques jours avant sa sortie officielle en salle, a réussi l’exploit de réaliser 9,6% de part de marché le 20 mars dernier (soit l’une des meilleures audiences de la chaîne depuis le début de son existence).
Pour ce résultat, Jean-paul Lilienfeld, le réalisateur, n’a pas hésité à mettre le meilleur des atouts de son côté. En proposant ce rôle de prof au bout du rouleau, qui se retrouve presque malgré elle à braquer ses propres élèves, à l’une des actrices les plus rares, les plus sensibles et les plus impliquées que le cinéma français ait jamais eu, il a misé fort et juste.
Digne, bouleversée et réellement bouleversante, Isabelle Adjani y est une nouvelle fois incomparable. Difficile d’imaginer une autre femme dans ce registre engagé mais subtil qui, on le sait déjà, lui va comme un gant. Il faut la voir, le flingue (énorme) à la main, dans le silence impressionnant de cette salle capitonnée, réciter un cours sur Molière « ... Jean-Baptiste Poquelin !!!!! », et engager un dialogue primordial, capital, sur la laïcité. Car c’est bien là le principal sujet de cette fable sociale. Celui qui la rend si pertinente et essentielle. En appuyant son discours sur les préceptes et les fondements même de l’école publique, Lilienfeld (pas exempt de lourdeurs, de clichés mais qui s’en accommode au mieux) développe un magnifique plaidoyer sur l’égalité, la mixité, le respect sous toutes ses formes, au travers duquel le langage, le verbe, se révèle être l’arme la plus efficace.

A savoir : la revendication du titre, réclamée au Ministre de l'Éducation Nationale par Sonia Bergerac (Isabelle Adjani), est tout à fait d’actualité puisque l'association Libertés Couleurs (comme d'autres) est déjà, depuis plusieurs années, l’initiatrice d'un Printemps de la jupe et du respect (voir le site).




4 commentaires:

loran a dit…

le pistolet est-il aussi énorme que ces deux nouvelles joues façon hamster ?

stephane a dit…

Ce film est une sacrée leçon de cinéma et un exposé plus que réussi sur un sujet très délicat. C'est brillant et toutes les recettes prétendues du film à succès font pale figure face à ce qui fait de cette production une oeuvre: le talent d'Adjani qui emporte avec elle tous ceux qui l'entourent.

rupert a dit…

Cher Laurent, on s'en fout des joues d'Adjani (on verra toi dans quelques temps) ... elle n'est pas mannequin que je sache ...

loran a dit…

Je sais qu'on s'en fout vonvon.

Je ne doute pas du talent de la dame mais quel dommage et en outre, elle a fait tellement de daube depuis ces dernières années que j'ai du mal à la trouver crédible.

Néanmoins, je lui laisse le bénéfice du doute (favorable).

Je ne peux, cependant, pas m'empêcher de me dire que l'on se moque d'une certaine actrice qui a eu affaire au même chirurgien, et qui a, au moins le même talent.
Mais là est une autre question.

En tout cas, j'essaierai d'aller voir ce film dont je ne doute pas du tout de la qualité.