vendredi 27 mars 2009

WARHOLA REPLAY

Est-ce rendre hommage à l’une des personnalités les plus marquantes de ces 50 dernières années que de lui consacrer une exposition/portrait des « grands de ce monde » ? Pas certain !
Surtout quand au bout de quelques salles la nausée s’installe et la lassitude (250 toiles quand même !) l’emporte sur l’émerveillement que provoquent, dès l’entrée, ces fameuses séries de Marylin, icône transcendée et transgressée qui perd avec Warhol toute son humanité pour n’être plus qu’une image comparable à celle de milliers d’autres, aussi colorée et désincarnée qu’une boîte de soupe Campbell's. Dans ce Grand monde d'Andy Warhol (quel titre ridicule !), indigeste et répétitif, tout tombe à plat. En oubliant volontairement une grande partie du travail de « l’artiste » (ce que Warhol ne se considérait pas), Alain Cueff, le commissaire, est totalement inapte à développer un discours capable de susciter le moindre intérêt.
On déambule de plus en plus rapidement au fil d’un accrochage très discutable (même si certaines œuvres un peu inattendues comme cette Big Electric Chair, 1967, valent la visite) en constatant, avec dommage, ce qu’aurait pu donner une véritable rétrospective, ambitieuse, décadente, où les réflexions de « la Warhola au gros nez rouge », ici de simple extraits d’interviews misérablement collés sur les cimaises d’une scénographie tellement minimaliste qu’elle en perd tout intérêt, auraient pris tout leur sens, celui d’une certaine philosophie de la vie vu à travers le prisme de la Factory.

Les informations succinctes – 25 000 dollars pour le premier panneau, 15 000 pour les suivants …, ou la date à laquelle il commence à utiliser la poudre de diamant - ne relèvent jamais la laideur de cartels ÉNORMES et inutiles. Rien à dire. Tout est là, devant nos yeux, l’intelligence d’un Warhol, obsédé par le fric, étant d’avoir créé un process lui permettant « d’industrialiser » l’art et notamment l’art du portrait pour en faire quelque chose de beaucoup plus intéressant : une critique acerbe et pertinente de la société. Visiblement, au Grand Palais, on l’a complètement oublié ou volontairement occulté. Une vraie grande déception !!!


5 commentaires:

Jeremie a dit…

j'adore le parallèle des 2 maryline que l'on voit en ce moment sur les mur Parisiens...
beaux face à face.
tu as bien fait de commencer tes 2 articles avec elles...

rupert a dit…

Oui, c'est un peu facile mais j'aime bien l'idée ... merci Jérémie

Altarande a dit…

Pas vu. Mais moi j'avoue que le message de l'artiste m'échappe un peu même si tu m'éclaires un peu là... un tout début de compréhension. Donc Warhol en dénonciateur (et aussi profiteur au passage...profiteur conscient) de la société selon toi ? Biz

rupert a dit…

Warhol révélateur cynique surtout ... tout ça lui aurait à la fois bcp plu et amusé (intérieurement)... lors d'une interview pour Rolling Stone (me semble-t-il) Bowie raconte sa rencontre avec le personnage ... les stars (en dehors de celles qu'il vénérait - il y en avait peu) ne l'intéressaient que très superficiellement, mais une paire de pompe pouvait le faire complètement flasher. C'était un grand malade de timidité qui était parvenu à discerner le vide absolu du star system américain et en avait fait une industrie très lucrative ... entre autres choses ...

Altarande a dit…

Ok. Intéressant. Bye.