mercredi 4 mars 2009

THE WRESTLER

Darren Aronofsky est de ces réalisateurs dont j’ai pour (inconditionnelle) habitude d’apprécier la palette narrative et l’esthétisme mis en œuvre pour « emporter » les spectateurs dans des univers toujours très personnels ... qualités en effet incontestables de ses trois premiers films : Pi, Requiem for a Dream (l’adaptation choc du roman d’Hubert Selby) et même, oui même, l’étrange O.V.N.I. cinématographique qu’est The Fountain.
Dans le quatrième, il a fait table rase de toutes considérations artistiques pour coller au mieux de la réalité des choses, même des plus trash. Caméra à l’épaule, image documentaire (enfin presque !), The Wrestler plonge dans le quotidien triste d’un homme à la ramasse, jusqu'à sa déchéance. S’accrochant, comme à une bouée de sauvetage, à une jolie stripteaseuse en fin de carrière (la touchante Marisa Tomei) et à cette fille (Evan Rachel Wood, un talent qui monte) dont il n’a jamais pris le temps de s’occuper, Randy, le catcheur du titre, se débat dans les méandres qu’une vie de solitude accentuée par un physique au bout du rouleau ont fini par complètement absorber, et qui, résolu, tente absolument de « renaitre ».
Alors forcément, rien de tel qu’une star déchue pour interpréter avec force symbolisme et totale identification, la résurrection de ce Bélier (The Ram en V.O.) en quête de lui-même. Dans le rôle, difficile d’imaginer quelqu’un d’autre que Rourke. Il est ce personnage totalement émouvant avec lequel, évidemment le parallèle s’impose. En s’appuyant sur les failles, les blessures et le parcours de son acteur principal, Aronofsky a fait LE choix, celui qui a permis sans aucun doute à The Wrestler d’être primé notamment à Venise. Sauf qu’à trop d’identification on en oublie presque que ce Randy existe pour lui-même et c’est finalement à LA star au parcours chaotique que se retrouve véritablement confronté le spectateur.

C’est à la fois le plus gros défaut mais aussi, il faut le reconnaître, la plus grande qualité de ce film très émouvant qui peine pourtant, parfois, à se démarquer de ses incontournables références (!). Pour le coup, c’est juste un peu dommage ...

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