dimanche 8 mars 2009

LE PARC

Créé en 1994 pour le Ballet de l’Opéra national de Paris, Le Parc est une est une œuvre qui s’inscrit dans la veine des chorégraphies dites « néo-classiques » d’Angelin Preljocaj.
S’appuyant à la fois sur un classicisme structuré atypique et sur une partie du langage moderne et original qui caractérise certaines de ses créations, l’artiste d’origine albanaise y traite progressivement, avec humour, tendresse et mélancolie, d’espiègle badinerie, de jeux de séduction, du cheminement des passions et d’amour, bien sûr, dans un jardin français.
Ici aucun recour aux images de synthèse, aux nouvelles technologies dont Preljocaj, on le sait, est devenu depuis la fin des années 90 un brillant adepte. Sur une partition musicale principalement empruntée à Mozart (extraits de pièces pour cordes et de concertos - sublimes – pour pianos) formidablement complétée par des créations sonores de Goran Vejvoda, le décor massif (arbres géométriques gigantesques sur ciel changeant) mais étonnamment mouvant de Thierry Leproust, participe de ces chorégraphies à la fois inventives, ludiques, répétitives puis sensuelles et éminemment touchantes dont, actuellement à Garnier, les étoiles Delphine Moussin et Yann Bridard sont (entre autres) les deux protagonistes principaux.

Un hommage moderne, intelligent, vivifiant au Siècle des Lumières (coup de chapeau à celles de Jacques Châtelet), à la beauté rythmique des corps superbement costumés (beau travail d’Hervé Pierre) dans l’expression et l’exaltation des sentiments amoureux. Un spectacle de tous les sens, exceptionnel et très émouvant.

Ci-dessous : Abandon, interprété en 1999 par Isabelle Guérin et Laurent Hilaire (Adajio du Concerto pour piano n°23 – K. 488)

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