lundi 28 mai 2007

MALGRE LUI

Une femme apprend la mort de son fils, tué dans un accident. Brisée, incapable de faire le deuil, elle s’attache pourtant au meilleur ami de ce fils perdu, également responsable du drame. Le jeune homme devient alors son unique centre d’intérêt, l’objet de toute son affection, sa véritable obsession …
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Comme son collègue François Ozon, Gaël Morel a de sérieux problèmes : de bonnes idées, de bons sujets, Après lui en est un exemple flagrant, mais une totale incapacité à diriger correctement les acteurs et un niveau de mise en scène qui affleure presque le niveau zéro .
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Bref, Morel a de quoi monter financièrement ses projets, y insuffler assez de souffle et d’énergie pour que des noms le rejoignent, est assez tenace pour avoir la chance d’être généreusement distribué, il n’en reste pas moins un piètre réalisateur. Intronisé fils légitime d’un Téchiné qui fut meilleur il y a longtemps, le jeune acteur des Roseaux sauvages, devenu à son tour faiseur d’images, copie allègrement et de façon caricaturale son maître en saupoudrant ça et là sa mise en scène foutraque de clichés cinématographiques maintes fois mieux utilisés ailleurs auparavant.
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Alors bien sûr reste Deneuve, la reine superbe qui, au mieux de son talent d’actrice, dont l’étendu ne parvient plus à égaler son tour de taille fort conséquent, surpasse sans difficulté un casting incroyable de médiocrité où chacune (Elli Medeiros consternante, Elodie Bouchez pire), chacun (Thomas Dumerchez nul, Guy Marchand largué), détrône l’autre au jeu de celui qui sonnera le plus faux.
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Au centre du groupe inconséquent des personnages désincarnés d’un Morel qu’elle subjugue, la star s’expose, troublante, parfois limite, et gagne à elle seule le spectateur ennuyé, agacé par tant de bonne volonté si pitoyablement gâchée …
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5 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu es décidémment trop dur.
D'abord, si je suis d'accord sur le manque de rythme du film et une mise en scéne sans grand intérêt (mais pas foutraque), guy marchand mérite un minimum de respect, et à part Elie Medereiros, je trouve que les autres acteurs s'en sortent plutôt pas mal du tout; Quant au tour de taille de Deneuve, je le trouve considérablement réduit par rapport à "Huit femmes"....
Il est vrai aussis que le sujet est bon et que si le film peine à décoller, le talent de la grande Catherine arrive à faire oublier ce sujet mal traité.
Le film se laisse néanmoins regarder sans déplaisir.
En revanche, je suis d'accord avec toi quant à la comparaison avec Téchiné; Gaël ne lui arrive pas une seconde à la taille; et je suis également d'accord avec toi concernant Ozon;
Décidemment ces réalisateurs ont de bonnes idées, du talent sûrement, et le financement mais n'arrive pas encore à nous entraîner.
Il s'agit sûrement là, d'un manque d'expérience et d'un défaut de jeunesse. Laisses leur le temps de se faire les griffes; et gardons espoir.
Pour ma part, malgré tout, je conseille le film.

Anonyme a dit…

Je confirme,tu es trés sévère.
Ce film reste un film d'auteur avec ses failblesses mais interessant quand meme.
Sans faire preuve d'une réalisation exceptionnelle, il comporte ce qu'on est en droit d'attendre d'une histoire à priori tragique.
Et puis l'interpreration de CD est magistrale malgrés un scénario effectivement défaillant.Je ne l'avais pas vu si excellente depuis "le vent de la nuit" de Philippe Garrel.
Morel lui offre ici ce que Beauvois a justement offert à N Baye dans "Le pepit lieuteneant" Ce qu'il y a de plus interessant dans ce film c'est que Morel ne céde jamais au larmoyant, alors qu'on est pourtant souvent au bord des larmes et qu'il préfère travailler le personnage de CD en rendant visible sa folie, ses exces, ses obsessions, ses perversions, bref sa vie qui bascule totalement à la suite de ce drame.Poignante, desarmante,inquiétante, et meme drole par moment elle exprime la la dualité de ses sentiments, force et effondrement, dignité et perte de controle, lucidité et folie douce...toutefois retenue malheureusement par ce visage trop figé qui minimise un peu l'expression à la douleur...

rupert a dit…

J'imagine que tu veux parler des excès de toxine botulique que s'inocule la dame ... Les nerfs de la pauvre Catherine fabriquent et transportent une substance chimique (acetylcholine) qui permet aux muscles de se contracter ce qui provoque grimaces et rides au travers de ses expressions faciales. La toxine botulique (Botox) empêche la propagation de l'actetylcholine et bloque donc la contraction des muscles de son visage. Ouf, Deneuve est sauvée et ses fans avec ... Les laboratoires pharmaceutiques, eux, la remercient ... hihihi

Anonyme a dit…

Tu sais que tu es parfois très agaçant. RRRRRRRRrrrrrrrr

Anonyme a dit…

Avec une Deneuve décevante au téléphone quand on lui annonce la mort de son fils, on appréhende la suite du film. Elle se rattrape un peu mais l'ensemble manque de profondeur, tout comme si l'on avait du mal à croire à son véritable désespoir. Le platane brule tout comme notre envie de se sentir pleinement emporté par cette histoire.
S.