dimanche 12 novembre 2006

A L'ORIGINE

A l’origine, Benjamin Biolay c’était pas vraiment ma tasse de thé.
Hormis un ou deux titres (La dernière heure du dernier jour sur son Rose Kennedy), ses « cerfs volants » avaient beau être soutenus d’envolées mélodiques mélodieuses pour mélomanes en herbes … ça ne décollait pas.
Franchement, ce bonhomme, que toutes les dames de la chanson françaises (parmi lesquelles Gréco, Lagrange et bien évidemment Hardy) s’arrachaient pour réactualiser leur image vieillissante (ah oui, j’oubliais Salvador), m’agaçait plus qu’il ne provoquait mon intérêt.
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A l’origine a tout remis à plat. Enfin presque.
D’abord, il a fallu que Franck (ben oui, encore lui) me force la main en m’intimant d’écouter la deuxième galette du jeune homme, Négatif, en plus de la bande originale du film Clara et moi et du très ennuyeux Home (écrit pour et avec sa compagne de l’époque Chiara Mastroiani).
Moyennement convaincu par cette voix très grave aux fausses intonations gainsbouriennes, je me laissais malgré tout charmé par quelques titres (qui comptent aujourd’hui parmi mes préférés) envoutants et vachement bien produits dont le balancé Chaise à Tokyo et, bien sûr, l'énigmatique Little darlin’ que j’écoutais alors en boucle.
imageA l’origine sort au printemps 2005 et je suis complètement accro.
A la pochette d’abord : signée M/M, je suis carrément sous le choc (ben oui, hein, impossible de ne pas apprécier la qualité du travail). Puis, évidemment, pour ce qu’il y a à l’intérieur.
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Biolay signe avec son véritable troisième opus (hors BO et collaborations diverses) l’album le plus fort, le plus personnel et étrangement le plus commercial de sa « jeune » carrière. Il en soutient le rythme de la première à la dernière note, faisant se succéder arrangements raffinés à la Vannier (célèbre et défunt arrangeur de Gainsbourg qui travailla même sur l’American Life de Madonna), programmations nerveuses orchestrées par Boom Bass, chœurs apocalyptiques, rocks sombres et dévastateurs, le tout agrémenté de ruptures somptueuses bienvenues dans cet écrin d’abondance fébrile.
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Au cœur de règlements de compte avec ses détracteurs, la société (A l’origine), Salvador (Ma chair est tendre) et surtout lui-même (Ground zéro bar, L'histoire d'un garçon), reposent ces chansons inoubliables (Dans mon dos, Même si tu pars, Mon amour m’a baisé et Adieu triste amour, les deux avec Hardy) qui feront d’A l’origine, un bijou musical unique, et de Biolay, un auteur qui compte enfin.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Il falait juste qu'il est un peu plus de "vécu" pour enfin qu'il te touche....;-))
Le bobo parisien est en promo avec Elodie FREGE pour son album "le jeu des 7 erreurs" dont il a composé la plus grande partie. Si je ne suis pas encore totalement convaincu(oui je sais il me faut du temps...)il y a deja quelques titres hormis le 1er single "la ceinture" qui ont retenu mon attention comme "la fidélité" et "le velour des vierges"de Gainsboug.
Le prochain album de BEN est prévu pour Mars, serais je cette fois le premier à te l'annoncer?

Anonyme a dit…

...j'ai pas signé! mais c'est moi!

rupert a dit…

Ah bon ? Je ne savais pas qu'il préparait un nouvel album, lui qui souhaitait arrêter la chanson pour un temps et se consacrer au ciné ... Pour info, La fidélité est également une reprise, mais pas de Gainsbourg, bien entendu ... et tu devrais te concentrer sur Les rideaux, la dernière chanson de l'album de Frégé, c'est très réussi ... voilà M. Franckanonyme

Anonyme a dit…

Ben sortira son prochain album intitulé "trash yéyé" le 10 Septembre! encore donc un peu de patience..