mercredi 23 juillet 2008

SHARLEEN EN PANNE

Trois ans après Red Book, un disque en demi-teinte, la chanteuse de Texas revient en solo avec un album intime aux sonorités rétro.
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A croire que depuis l’arrivée d’Amy Winehouse, les chanteuses d’outre-manche ont perdu toute personnalité.
Non pas que la fameuse toxicomane, susceptible à ses heures de faire preuve de grand talent, piétine les plates-bandes de ces dames ... bien au contraire ! Ce sont plutôt ces dernières qui auraient tendance à ne plus vouloir faire que du Back to Black, dernier excellent album en date (dernier album tout court ?) de la performer la plus en vogue depuis 2007.
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A son tour, après Duffy et quelques autres, la belle Sharleen - enfin l’ex-belle Sharleen, si l’on en juge par la cover plus que moyenne de cet opus du même acabit – s’en vient lorgner du côté des fifties pour une remise sur rails plus médiatique qu’artistique.
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Non pas que ce Melody, de facture extrêmement classique et sans grande originalité, soit un mauvais album.
La production convenue est, comme toujours chez l’écossaise, plutôt soignée, voire un peu trop.
Quant à la voix, haut perchée mais tout de même classe, sensible, elle ferait presque illusion dans le contexte faussement intimiste et totalement superficiel auquel nous convie une artiste, certes en pleine possession de ses moyens si l’on s’en tient à l’interprétation, mais visiblement en étonnante panne sèche en matière de création.
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Tirant toutes les manettes d’un projet dit « personnel » mais qui pique en réalité sans complexe, sans âme, ni recul dans les archives musicales de toute une génération de références (Motown, Presley, puis Nancy Sinatra et consort ...) pour finalement revendiquer une influence gainsbourienne (quelques accords sur des cordes ... mouais), la Spiteri trop langoureuse, trop suave (en un mot TROP!) semble au final moins inspirée par les ruptures amoureuses qu’une Alanis à cran.
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Ne parvenant jamais à relever ce challenge, ni à atteindre ses performances passées (les fameux White On Blonde, Hush et même le sous-estimé Careful What You Wish For) la dame un peu figée d’une photo trop stylisée se contente juste de faire comme si ... comme si elle y croyait, comme si c’était vrai ... mais semble plus audacieuse quand il s’agit de régler son compte aux héritières délurées dans des soirées privées.
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Dis Sharleen, la prochaine fois tu pourrais pas nous l’faire un peu plus rock ton album ???

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