jeudi 24 juillet 2008

ALL THE TIME IN THE WORLD

Réalisé en 1969 par Peter Hunt, jusqu’alors responsable des prises de vue de seconde équipe (le dit « réalisateur » d’un James Bond ...
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... se concentrant sur l’intrigue principale, celui de la seconde équipe plutôt sur les plans d’ensemble et les séquences d’action) OHMSS, comme l’appellent les fans, fût le premier et pratiquement unique gros fiasco de toute la série.
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Pourtant, n’en déplaise à certain(e)s, l’unique expérience « romantique » de Bond au cinéma, bien avant le Casino Royale version Daniel Craig, était pourtant d’un intérêt fort considérable et carrément original dans l’histoire de la franchise.
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En 1966, juste après le tournage de Thunderball, Sean Connery annonce que le prochain Bond sera son dernier.
Prévu comme étant le film suivant (à l’époque les producteurs respectaient scrupuleusement l’ordre chronologique des romans de Fleming), OHMSS (considéré alors à tort comme un Thunderball dans la neige) est immédiatement déprogrammé et remplacé par un épisode plus « exotique », le grandiloquent You Only Live Twice (décors immenses et effets spéciaux coûteux).
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Lorsque vient le moment de trouver un remplaçant à l’acteur mythique, c’est sur Georges Lazenby, mannequin vedette d’origine australienne totalement inconnu du grand public (critique non justifiée puisque c’était le cas de Connery quelques années auparavant) que se porte finalement le choix des producteurs Saltzman et Broccoli (Roger Moore est contractuellement engagé sur la série The Persuaders et Timothy Dalton à 24 ans, mais déjà pressenti à l’époque, se trouve trop jeune).

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Pour pallier à ce que les dirigeants de la United Artists considèrent comme un handicap de taille, on engage donc une James Bond Girl de renommée internationale.
Brigitte Bardot dédaignant l’offre, c’est Diana Rigg (deuxième Steed Girl de la série The Avengers à participer à un Bond) qui, dans le rôle d’une veuve suicidaire, la Comtesse Teresa Di Vicenzo dite Tracy, aura l’honneur de donner la réplique à son partenaire, certes débutant, mais qui a déjà sa propre idée, plus (trop) réaliste, du personnage.
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La formidable séquence d'ouverture, l’une des plus étonnante de la série puisqu’on s’y contente simplement de montrer Bond se battre à main nue avec deux hommes, a été tournée sur la plage de Guincho au Portugal.

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Elle permet non seulement de faire connaissance avec le nouvel interprète du rôle (Tracy s’enfuit, le laissant désemparé sur le sable puis s’adressant au public : « Ce n’est jamais arrivé à l’autre type » ... référence directe à Sean Connery), mais aussi avec le nouveau style, insufflé par un réalisateur qui souhaite clairement débarrasser le personnage de sa désormais coutumière panoplie de gadgets invraisemblables, d’une surenchère technologique qui, si elle attire les foules dans les salles, n’en éloigne pas moins le héros de ses origines.
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Très inspiré par l’idée, John Barry en profite pour signer ce qui reste à ce jour, selon les fans et les critiques, la meilleure bande son originale d’un James Bond.

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Pour la troisième fois, après Dr. No et From Russia With Love, le générique superbe de Maurice Binder (un sablier dans lequel on voit défiler les précédentes aventures cinématographiques de Bond) n’est pas chanté, mais en revanche Louis Armstrong, ami de Barry, accepte d’interpréter le célèbre thème illustrant la relation de Bond et Tracy : We Have All The Time In The World. Romantique, je vous disais !!!

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Si quelques erreurs scénaristiques s’infiltrent dans le film le plus long de la série (avant Casino Royale en 2007) - Blofeld ne reconnaît pas Bond qu’il est censé rencontrer pour la première fois, comme dans le roman, or au cinéma ils se sont déjà rencontrés dans l’épisode précédent – il n’en reste pas moins que, malgré le kitsch involontaire de l’époque et une photographie incroyable mais qui peut paraître désuète aujourd’hui, l’histoire, réaliste et touchante, demeure l’une des plus passionnante.
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Les scènes d’actions, principalement des poursuites à ski de nuit, une autre spectaculaire en bobsleigh, ainsi que l’attaque d’un sommet enneigé à l’aube par un « essaim » d’hélicoptères, sont pour l’amateur autant de moments palpitants qui le mènent à la conclusion exceptionnelle d’une aventure hors norme : le mariage de Bond. Conclusion vite suivie du coup de théâtre final, une séquence unique dans toute la saga (jusqu’à Casino Royale ... oui décidément) et qui devait au départ figurer dans le pré-générique du film suivant : Diamonds Are Forever.
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Mais Lazenby, échaudé par le tournage, ayant annoncé son intention de ne pas prolongé son contrat, la production se trouva dans l’obligation de terminer On Her Majesty’s Secret Service sur la note la plus sombre de l’histoire Bondienne. Je vous laisse savourer.

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Douze ans plus tard, le pré-générique de For Your Eyes Only avec Roger Moore comportera la seule véritable séquence finale de l’épisode OHMSS, durant laquelle Bond, venu se recueillir sur la tombe de son épouse, est pris à parti par un ennemi chauve, sans visage avec un chat blanc sur les genoux (Blofeld ?) ... mais ça c’est pour une autre fois !

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