lundi 30 juin 2008

VALSE AVEC BACHIR

Soldat juif pendant la guerre du Liban en 1982, le réalisateur Ari Folman raconte sa lutte pour exorciser ce qu'il y a vécu.
image
Oublier l’idée qu’on se fait d’un documentaire sur le sujet, oublier l’idée même qu’on se fait d’une fiction animée ... c’est presque la gageure à laquelle l’auteur convie tout spectateur ayant le courage de braver le postulat forcément lourd de Valse avec Bachir.
image
Une succession de témoignages intercalés de scènes qui s’approchent inexorablement du point culminant et éminemment dramatique du film, le massacre des réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, pour rendre compte de toute son abomination, de toute l’horreur des tragédies liées à cette succession de conflits dont les populations civiles du Moyen-Orient sont les premières victimes.
image
Mais, si le propos (le devoir de mémoire) est louable en soi, le moyen pour y parvenir reste, malgré le concert de louanges d’une presse unanime, extrêmement casse-gueule. D’abord, l’animation en tant que mode d’expression documentaire induit forcément une mise à distance qui, dans le propos, dérange.
Dans la forme également.
Les témoins, les personnes interrogées par le cinéaste qui se met lui-même en scène sont redessinées à l’identiques et exposent longuement, en hébreux, leur vision des évènements. Pourquoi ce jusqu’auboutisme pictural ?
Tout paraît lent, léger et empesé à la fois, filtré et transformé.
imageD’un esthétisme remarquable et donc, forcément, discutable, le film souffre indéniablement de ce choix radical.
Un choix qui fausse toute adhésion et se pose juste en illustration moderne d’une psychanalyse (celle de Folman) qu’on aurait souhaitée plus sobre, moins « manigancée »... jusqu'à ces images d’archives, effroyablement vraies.
Bouleversantes, elles font basculer le film du dessin animé distancié à la réalité froide, directe et sans fard de l’actualité.
Celle d’hier ... celle de demain ?
Et s'il fallait une seule bonne raison d'y aller, ce serait au moins celle-ci !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Perso j'ai détesté la fin mais j'ai adoré le parti pris historique. Critique intéressante en tout cas.
A+
Benjamin
http://www.playlistsociety.fr/2008/07/valse-avec-bachir-de-ari-folman.html

rupert a dit…

Ah comme quoi ... En tout cas merci ;-)