jeudi 21 février 2008

CLICHES D' ICI

Un jeune danseur au cœur malade et persuadé qu’il va mourir, observe de son appartement Paris et ceux qui s’y croisent : des gens que tout oppose ou que tout réuni ...
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Bon voilà, autant vous le dire tout de suite, Paris ne sera pas le monument cinématographique français de l'année, ni du siècle !
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Multipliant plus que de raison un nombre incroyable de personnages qu’un scénario tiré par les cheveux ne parvient que très superficiellement à mettre en valeur, le deuxième film choral de Cédric Klapisch (après Riens du tout) qui en devient ainsi le spécialiste hexagonal (juste derrière Lelouch), n’est que le résultat d’une sympathique (parfois) ou consternante (parfois) accumulation de clichés sur la capitale (une touche de Satie ? ... pour faire « léger » ?!) et avant tout ses habitants.
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Par ses habitants, il faut entendre nous, vous, les autres ... c’est dire si le point de départ de Paris – le film, est loin d’être une idée de génie puisque tout le monde c’est aussi n’importe qui : une boulangère limite (Viard drôle mais sous-employée), des maraichers mélancoliques (Dupontel touchant mais dans le déjà vu), un prof de fac amoureux (Luchini toujours dans le même registre), un architecte « normal » (Cluzet fatigant, à peine esquissé) ...
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Ainsi, le choix des histoires de ces « héros du quotidien » comme substances révélatrices de l’atmosphère de la ville semble simpliste, insignifiant, au regard d’une idée de départ qui, si elle n’apparaît pas forcément comme très originale, aurait été susceptible de provoquer l’intérêt pour peu que le cinéaste s’en soit contenté.
Au contraire, incapable de se concentrer sur l’intimité de son drame au sein du couple frère-sœur Duris (peu convaincant) - Binoche (généreuse, parfaite) et sur ce qui en résulterait, Klapisch s’éparpille en besognant à droite, à gauche, dans des intrigues inégales et préconçues, un peu molles et faussement populaires.
image Quelques personnalités secondaires (des mannequins à Rungis, l’orchestre ringard d’une fête foireuse, le producteur improbable d’une émission culturelle ...) interviennent sans raison apparente au premier plan de quelques passages qui ne mènent à rien puisqu’ils sont là pour ça, illustrer un Paris qui pourrait être ailleurs, n’importe quelle ville de presque n’importe quel pays.
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Restent des dialogues de-ci de-là, quelques belles scènes qui sont bien vues, qui doivent à leurs humbles interprètes l’absence totale de prétention et donnent à ce Paris exhaustif et sans aucune pertinence le goût moins fade, presque agréable d’une gourmandise un peu loupée ...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben oui... Klapisch est selon moi un cinéaste "intra-muros" et "générationnel"... pour le meilleur et pour le pire... divertissant mais jamais universel... allez je vais être méchant... de classe ?

rupert a dit…

... après avoir vu Les poupées russes suivi du Péril jeune, dimanche soir à la télé, mon avis rejoint le tien !

Anonyme a dit…

l'affiche est trés belle