jeudi 17 janvier 2008

PERDU DANS LA NATURE

Brillant diplômé de l’université, Christopher McCandless quitte tout et prend la route pour un périple riche en rencontres pittoresques qui le mènera jusqu’aux étendues sauvages de l’Alaska ...
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Acteur réputé « sauvage », agitateur hors norme, Sean Penn n’a jamais fait dans la dentelle quand bien même il occupe une place de choix au sein de « cette meute » de réalisateurs américains capables de donner le change à une actualité sociale et politique qui pousse à la contestation.
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Souvent portés par des interprètes magnifiques, références culturelles pour qui se sent proche d’un certain cinéma US de qualité, ses sujets ne sont jamais exempts d’une franche générosité, d’un humanisme fort, points de départ complexes d’un quiproquo latent.
Ainsi ces 3 premiers films, d’Indian Runner (1991) à The Pledge (2001) ont tous bénéficié (chez nous en tout cas) de cet aura de sympathie que le chien fou d’Hollywood, transformé en baroudeur indépendant, a toujours su mettre en avant, au mépris de défauts flagrants dont une constante naïveté n’est pas le moins agaçant.
Into the Wild ne fait pas exception à la règle. Au contraire même.
image Adaptation d’un roman de Jon Krakauer, Voyage au bout de la solitude, dans lequel le journaliste décrit le parcours et la personnalité particulière de McCandless, mort de malnutrition en septembre 92, le film ne s’écarte jamais d’un idéalisme passionnel (on site Kérouac), certes rafraîchissant, mais qui dans le fond comme dans la forme s’avoue peu convaincant.
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Emporté par les images sublimes du français Eric Gautier (Ceux qui m’aiment prendront le train) et par une bande son exemplaire signée Eddie Vedder (le chanteur de Pearl Jam) Penn se perd, et son personnage avec, dans les espaces grandioses et surexploités d’une Amérique photogénique mais en pleine dérive, à la merci d’un sujet attirant mais qui manque de sens, de vérité, si ce n’est d’âme.
Un comble pour un film qui parle de Quête !
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Beau et amer mais franchement fade, Into the Wild laisse, à l’image de son héros forcé de rebrousser chemin devant la rivière qui l’empêche de revenir vers les siens, tout spectateur que nourrit le sens (dont manque ici le propos) dans l’impasse totale ... l’impasse de la représentation, l’impasse de l’exaltation, l’impasse du vide ...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon ben on dirait que tu n'as pas aimé ;-) Il manque un truc à ce film indéniablement, mais cette tentative de devenir soi est intéressante. Bye

rupert a dit…

Je n'ai pas été touché, pas de vrai propos, pas de sens ... juste les images, magnifiques ! Je crois surtout que chaque projet de Sean Penn (bon ou moins bon) est "monté en épingle" par les journalistes français !!!!

Anonyme a dit…

pas vraiment d'accord. pour ma part, j'ai été bouleversé par cette histoire dont (dois-je l'avouer) je ne savais rien et surtout pas qu'il s'agissait de la réalité. Un inconvénient cependant: la lente agonie de ce jeune homme en 20 minutes fût pour moi un calvaire.