Malheureusement pour nous, Les témoins porte parfaitement son titre. Dans son dernier film, André Téchiné prend effectivement le spectateur pour témoin d'une histoire tragique à laquelle, évidemment, chacun est, si ce n’est sensible, au moins sensibilisé. Montage nerveux énervant, musique pop et airs d’opéra (oui, vous avez déjà entendu ça quelque part, ça s’appelait Philadelphia), photographie plate et narration embrouillée autour de personnages clichés qui errent à l’aveuglette dans ce « témoignage » insupportable tant il se veut rétrospectif d’un vécu qui peut laisser perplexe (les « grappes » de mecs qui se draguent dans les jardins publics, le bar à pute et les descentes de flics) … tout cela relève du Téchiné mineur, comme on en a vu trop régulièrement depuis de longues années.image
Bien loin d’Hôtel des Amériques, ou de Ma saison préférée (deux de ses œuvres les plus délicates, les plus abouties) le réalisateur fait fi des jeux subtils entre ceux qui souffrent, qui se cherchent, ou qui se perdent et brosse à grands coups de pinceaux larges et gras de couleurs criardes, les portraits ratés de quatre destins « à vide » face à la maladie, en l’occurrence le Sida, du plus jeune d’entre eux (nous sommes au début des années 80). Si les femmes, d’Emmanuelle Béart (tête de caneton jaune sur corps de déesse grecque !), écrivain en manque d’inspiration, à Julie Depardieu, personnage mineur mais exploité finement, s’en tirent plutôt pas mal, on ne peut pas en dire autant de ces messieurs, dont les compositions outrancières ou bancales (Michel Blanc en alter égo de Téchiné tout autant que les autres) laissent à penser que les rôles ont été mal distribués.image 
Quant au chapitre médical, insupportable et douloureux, il en devient putassier, lourd et redondant à force de trop vouloir convaincre de la bonne volonté du cinéaste à vouloir nous faire entendre la voix de « celui qui a vécu » … Mais nul n’est apôtre en son malheur et l’exposition de douleurs personnelles exploitées à des fins créatrices et fictives n’est pas forcément la plus estimable, ni la plus touchante.
Quant au chapitre médical, insupportable et douloureux, il en devient putassier, lourd et redondant à force de trop vouloir convaincre de la bonne volonté du cinéaste à vouloir nous faire entendre la voix de « celui qui a vécu » … Mais nul n’est apôtre en son malheur et l’exposition de douleurs personnelles exploitées à des fins créatrices et fictives n’est pas forcément la plus estimable, ni la plus touchante.image
7 commentaires:
on m'en avais pourtant dit le plus grand bien. tant pis.
tu fais référence à juste titre à "Hotel des amériques", et "ma saison préférée", n'oublie pas non plus: "le lieu du crime" qui est encore, à mon sens, meilleure.
Je pense quand meme que c'est un film à voir malgrés tout. Yvon est trés sévère, je suis pour ma part plus nuancé meme si ce n'est pas un grand Techiné.
Je rajouterai dans votre liste l'excellent "les temps qui changent" .
bon, merci franck, je vais y aller.
c'est vrai: j'avais oublié l'EXCELLENT "les temps qui changent", mais yvon ne pourrait en dire que du mal puisqu'il ya la DENEUVE.hihihihihihi
j'ai bcp d'estime pour catherine deneuve, de plus je trouve qu'elle a une carrière remarquable ... mais je sais reconnaître une bonne actrice d'une icône ... deneuve est une icône !
c'est une icône, mais c'est avant tout une actrice et probablement l'une des plus grande en France depuis Signoret, Girardot ou Schneider. Je ne vois guére de jeunes capables de faire la même carriére.
et d'ailleurs, qu'est-ce qu'une icône? veux-tu dire qu'elle ne devrait plus faire de cinéma ? qu'elle a fait son temps ?, qu'elle vit sur ses acquis ?
si oui, désolé, je ne suis pas d'accord du tout; ces meilleurs rôles sont ceux qu'elle a eu depuis quinze ans: indochine, ma saison préférée, les temps qui changent, pola X,8 femmes, ou place vendôme alors qu'elle avait largement entamé la cinquantaine.
on ne va tout de mêm pas mettre toutes les vieilles au rencart. (sachant que la vieillesse est une maladie que nous allons tous attraper si nous avons de la chance).
caractère iconique = se rapportant à l'image ! pfffffff ... quel est le rapport avec les jeunes ou les vieilles actrices ?????
voilà qu'il cherche à se faire passer pour "larrousse" ou le "grand Robert", on croit rêvé......même qu'y a pas les images en plus.
Bon alors c'est quoi la différence entre bonne actrice et icône ?
Re pffffffffffff.......
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