mardi 11 novembre 2008

GEORGES WALKER ...

... Bush, Président improbable ? C’est du moins ce qu’entend démontrer Oliver Stone avec ce film « attirant » qui semble avoir été écrit et réalisé parce que le sujet était encore de circonstance. En effet, qui se souciera encore d’aller voir un biopic sur Bush Junior quand celui-ci aura définitivement décampé de la Maison Blanche ? 
Parcours décliné au fil d’un montage à la structure moins hasardeuse qu’il y paraît, alternant les séquences intimistes (ses rapports parfois violents avec son père, la froideur de sa mère, sa rencontre éméchée avec sa future femme …) et les nombreux échanges avec ses collaborateurs (Cheney l’abominable, Powell le lâche et Rice la soumise …), W. met à profit les reconstitutions politiques et historiques (vérifiées) jouissives, mais pêche considérablement dans celles de la sphère privée (fictionnelles) du 42ème Président des Etats-Unis. 

Alors même si l’on s’étonne encore (comment ce type a pu arriver là ?), et même si l’on se régale franchement des prestations de Josh Brolin (bluffant) en W. consternant, de Richard Dreyfuss en Cheney véritablement inquiétant, de Thandie Newton, dont le pastiche ridicule de Rice en clone de Zira n'en demeure pas moins limite, Stone, pamphlétaire corrosif ici en mode mineur, aurait été plus inspiré en relatant les faits, et seulement les faits, plutôt qu’en pénétrant aventureusement le cadre familial d’un homme dont le portrait « psychologique » s’apparente plus à une tragédie grotesque qu’au constat cinglant tant attendu. 
D’où l’empathie involontaire et forcément coupable résultant de cette évidente approximation, due sans aucun doute à l' absence de prise de position. 

A vouloir ménager la chèvre et le chou tout au long d’une narration que l’actualité de ces dernières années (en fait les 4 premières de la présidence de Bush) aurait suffit à alimenter, le réalisateur emmène le spectateur dans les méandres d’une réflexion totalement confuse. Dommage …

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne l'ai pas vu (je crains un peu la farce bâclée... j'ai seult lu et vu qqs entrevues accordées par O. Stone) : donc difficile d'en parler forcément ;-) ;-) Sur le contexte donc... symboliquement, je trouve assez intéressant cette tentative du cinéma américain de produire aussi rapidement un film tentant une "explication" (par le biais de l'analyse psy du personnage de G. W. Bush apparemment) comme s'il s'agissait, à tout prix, de donner du sens (même par l'absurde) à ces huit années de présidence désastreuses pour les Etats-Unis. Un film-patch, en forme de cachet d'aspirine, post gueule de bois ? Pas sûr en effet que cela suffise... ;-)

rupert a dit…

... oui, en fait, pour préciser, quand je parle de "psychologie" il faut s'en tenir à ce que ce mot signifie lorsqu'il s'agit du cinéma de Stone , hein ?! C'est à dire dans une approche pas forcément très subtile ... (en fait, je me demande si j'ai bien fait d'employer ce mot) ...