jeudi 27 novembre 2008

DIAMANT NOIR

Il n’est pas forcément besoin de chercher absolument l’originalité pour réaliser l’un des films les plus importants de sa carrière.
Si dans le cas présent, et en fait de carrière, il s’agit seulement des trois premiers films d’un réalisateur assez jeune et donc encore susceptible de nous enthousiasmer (Little Odessa, The Yards ... dans le meilleur des cas) comme de nous décevoir (We Own The Night ... dans le pire) durant de longues années, la quatrième et dernière œuvre de James Gray, le (très) sombre et mélodramatique Two Lovers, s’inscrit brillamment en tête du palmarès de ce que le cinéaste a fait de mieux. En s’extirpant enfin des histoires mafieuses qui annonçaient déjà une marque de fabrique par trop évidente et dont on pouvait supposer qu’elles relevaient d’une totale absence de volonté à se diversifier, Gray s’approche de l’essentiel et, s’appropriant le postulat de base d’une nouvelle de Dostoievski (Nuits Blanches), filme simplement mais magnifiquement les états amoureux.


A seulement quelques heures d’intervalles, un jeune homme souffrant de troubles psychologiques, rencontre deux femmes très différentes l’une de l’autres, pour lesquelles il va ressentir des sentiments contradictoires qui vont de l’amour sage et résigné, à la passion dévorante, l’obsession ...
Autant dire le scénario casse-gueule par excellence, pour tout petit besogneux de studio sans ambition artistique qu’un manque flagrant d’inspiration aurait conduit à réaliser une énième comédie romantique.

Hors, chez Gray rien n’est évident. Car avant tout le simple, intime, est beau, il a de la gueule et du style, il est puissant, crépusculaire et laisse sensiblement apparaître toute la complexité des relations humaines (la famille, l’autre ...), des sentiments (le désir, l’espoir, l’attente, la résignation ...). On y est !
Les cadrages sont parfaits, les plans sont magnifiques ... un véritable virtuose. En s’appuyant sur le travail d’orfèvre de son chef opérateur en titre, Joaquin Baca-Asay (photo superbe), il dépouille, épure, retire toute illusion, tout décorum superflu, désamorce les codes habituels d’un genre archi rebattu, pour imprégner sa pellicule de pragmatisme, radical, et rendre l’ensemble incontestablement vrai, naturel, carrément fort. Très fort.

Porté par des acteurs exceptionnels (Joaquim Phoenix est impressionnant, Gwyneth Paltrow se révèle enfin, Vinessa Shaw happe la camera) et des seconds rôles intenses (dont Isabella Rosselini, parfaitement juste ...), Two Lovers déploie des trésors de talent sans jamais être dans la démonstration. Dépressif, nostalgique puis ténébreux, amer et au final bouleversant ... la chronique ordinaire du désespoir amoureux comme une maladie, une folie dans ce qu’elle aurait de plus profond, de plus troublant, de plus sincère et de plus beau. A voir absolument !!!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Aucun rapport....juste un petit mot pour dire que nous avons beaucoup aimé les photos des USA visionnées par un après-midi pluvieux à Montpellier...BISOUS Jack,Hug And Jos

rupert a dit…

Aaaaaaaaaaah ... la Family !!!! Bisous à (dans l'ordre énoncé ci-dessus donc) mon papa, ma maman, ma tatie (oh oui, ça tu dois adooooooorer hihihi)