vendredi 19 janvier 2007

GRANDEUR ET DECADENCE

C’est un fait sans précédent mais ... il mérite d’être souligné : je ne terminerai pas la lecture du dernier gros livre de John Irving, véritable pavé de 850 pages, objet assez mou et peu pratique de surcroît.
Non, je ne dépasserai pas la première moitié longue et fastidieuse déjà parcourue avec tant de difficulté, pour la bonne et simple raison que ce roman, Je te retrouverai, manque cruellement d’intérêt. L’histoire de ce Jack Burns, bel homme appréciant tout particulièrement le charme des femmes mûres après qu’il se soit fait « violé » par l’une d’elle à l’âge de 10 ans, le parcours de cet acteur dont les préférences vont invariablement vers des « amies » susceptibles de lui tenir, régulièrement et plutôt au cinéma, le sexe qu’il a - détail apparemment très important pour l’auteur – petit mais très chou … bref, cette histoire qui ne va pas plus loin que le bout de la quéquette de son héros, je n’en viendrai jamais à bout, même si c’est tant pis, parce que c’est tant mieux.
Pourquoi tant mieux ? Tout simplement parce que si John Irving m’a ôté, le temps de quelques mois (je suis persévérant) le goût, la joie de me plonger dans un bouquin jusqu’à en oublier « le reste », c’est avec Zweig l’inégalable que j’ai retrouvé le plaisir de lire.
Connaissez-vous LA Marie-Antoinette de Stefan Zweig ? Non ?!
imageLâchez tout, précipitez-vous dans la librairie la plus proche, munissez-vous illico presto d’un exemplaire de cette biographie absolument extraordinaire, puis savourez : grandeur et décadence d’une vie hors du commun !
S'appuyant sur les archives de l'Empire autrichien, ainsi que sur la correspondance du comte Axel de Fersen, qu'il fut le premier à pouvoir consulter intégralement, Stefan Zweig retrace, en 1933, la vie de cette reine, ni sainte du royalisme, ni prostituée de la Révolution … juste une femme simple.Qui était Marie-Antoinette?
imageLa jeune princesse autrichienne future reine de France qui, pour fuir le poids de l'étiquette de la Cour et un Louis XVI falot, se vautre dans la théâtralité, la frivolité ? Ou la femme qui, sous le poids du malheur et de l'Histoire, se révèle à elle-même et se rachète à la lumière de la souffrance ? Zweig ne fait pas le portrait d'une martyre. Il ne s’appesantie pas, ni n'instruit son procès. Il tente juste de saisir, capter, cerner cette femme ordinaire, accessoirement reine de France, projetée dans un drame où elle ne fut qu'une marionnette ni particulièrement portée par le bien, ni particulièrement poussée par le vice et qui comprendra tout, mais trop tard.
Passionnant de bout en bout …

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord avec toi, concernant la biographie de marie antoinette par zweig, et si tu as réellement aimé, penches toi également sur celle de marie stuart (même auteur). tu risque d'y prendre autant de plaisir.