Véritable hommage à Puccini et à Madame Butterfly, la collection que John Galliano vient de signer pour la maison Dior sonne l'apothéose du créateur. Inspiré par un voyage de recherche au japon, Galliano s'est nourri des traditions asiatiques qu'il a ensuite mixé à la culture de la mode occidentale. Résultat : geishas, orchidées, origamis, opéra ... Magnifique, assurément !
« … Les ateliers de Christian Dior sont au point d’excellence où ils étaient dans les années 50, lorsqu’ils produisaient ces mêmes robes de bal exubérantes, volumineuses mais si légères. Leur virtuosité explose sur les pliages qui ornent les bustes ou sur la construction des silhouettes, évoquant la maestria d’un Christian Dior, d’un Paul Poiret, d’un Pierre Cardin ou d’un Christobal Balenciaga. Mais il revient à John Galliano seul de savoir caler un orange strident sur un vert épouvantable et produire ainsi la plus belle des symphonies. Comme Cézanne prolongeant la leçon de Daumier, Galliano signe son époque … » dixit Colin McDowell pour Vogue. Et c’est si bien dit ...
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Adaptation libre du roman Les enfants de chœur de Tom Perrota, Little Children est avant tout et surtout une fable moderne sur les rapports humains. Des personnages fragiles et fascinants de vérité, de sincérité, s’aiment, se détestent, se côtoient, s’ignorent … Le scénario, parfait ou presque (cette fin, quel dommage !) implique le spectateur autant que les personnages (tous magnifiques) et soulèvent de vrais questions. Par delà une mise en scène exemplaire, extrêmement bien rythmée, Todd Field, le réalisateur, nous questionne sur l’idée que l'on se fait du bien, du mal, sur ce que la société attend de nous, sur ce que l’on désire réellement. La quête du bonheur est-elle si essentielle qu’elle doive primer sur tout le reste ?
Film pudique sur la perte de repères, les certitudes, les idéaux, l’amour, le couple, mais aussi sur la vie en communauté, la rumeur et l’hypocrisie, Little Children nous replace face à nos convictions personnelles quitte à les faire littéralement voler en éclat. Même si la morale vient malheureusement (encore une fois dans un très bon film indépendant américain) reprendre le dessus d’une histoire dont l’intérêt tient justement à l’absence et à l’impossibilité de jugement, il ne faut pas passer à côté de cette incroyable démonstration de sensibilité, délicate et intelligente.







Le péplum du nouveau siècle aurait-il enfin trouvé SON film culte ? Réponse le 21 mars prochain …


Histoire forte, scénario intelligent, Hollywoodland raconte avant tout le parcours de deux hommes qui rêvaient tous deux d’être quelqu’un d’autre. Leurs vies s’entremêlent. D’un petit boulot rentable, l’enquête permet à Simo de s’attacher à Reeves et finalement de se passionner pour cette histoire qui lui permettra de prendre du recul sur son propre destin. Il réalise ainsi qu'on n'est pas toujours complètement responsable de ses malheurs (Reeves, acteur vulnérable, charmant et attachant, souffrait d'être perçu non pas comme l'acteur sérieux qu'il souhaitait être, mais seulement comme " ce type qui joue Superman ").
Le réalisateur Allan Coulter profite de cette période essentielle au cours de laquelle, aux Etats-Unis, la télévision prend le pas sur le cinéma, pour assombrir l’aura de glamour et de luxe soigneusement entretenue par les studios et en écorner le vernis. Concernant les choix esthétiques qui l’ont guidés pour reproduire le Hollywood de l’époque il explique : « Reeves est devenu adulte dans un Hollywood où primait le sens de l'élégance. Les gens étaient assez formels, ils avaient une certaine dignité dans le maintien. Le jazz prédomine, on en joue dans les clubs et les restaurants. Sa vie se déroule dans un silence relatif, on y perçoit juste le bruit léger des vagues de l'océan, interrompu au loin par le son d'un orchestre. Dans le Hollywood de Simo, on passe à l'ère du rock, des tourne-disques et des juke-boxes. La vie du détective se déroule au milieu d'une cacophonie incessante. Jonathan Freeman, le directeur de la photo, a scindé les deux époques pour leur donner deux styles visuels différents. Sa caméra est plus sobre et retenue quand elle montre le Hollywood de Reeves, alors que pour le Hollywood de Simo, les couleurs ont l'air d'avoir été délavées par le soleil de Californie. Les mouvements de la caméra sont alors plus instables. »

Ben Affleck, sacré meilleur acteur au 63ème Festival International du Cinéma de Venise 2006, pour sa prestation dans le rôle de Georges Reeves, s’est totalement investi dans le portrait qu’il voulait donner de l’acteur, par respect et parce qu’il voulait lui rendre justice. Il est tout simplement excellent, comme le sont également ses deux partenaires Diane Lane, dans un registre de femme forte, qui n’a pas froid aux yeux, mais qui se laisse guider par ses émotions malgré elle, et Adrian Brody, dans le rôle d’un homme qui va apprendre à ne plus bluffer pour se concentrer sur l’essentiel.
Même si le film est censé restituer le respect que méritait Georges Reeves, on peut dire qu’il associe avant tout deux éléments contradictoires : le goût de la nostalgie et le besoin de vivre dans le présent. Tout le monde peut s'identifier à Reeves, à ses rêves de célébrité, ou à Simo, à son désir d'être utile. D'une certaine façon, tout le monde vit à Hollywoodland.

















