vendredi 12 septembre 2008

THE VERVIVAL

Incapable de mener à bien une carrière solo qui commençait franchement à partir en vrille, l’ex-leader du groupe que les années 90 avaient couronné d’un succès à la saveur douce-amère et pourtant bien mérité, retrouve la même équipe et publie Forth, un album bien ficellé aux allures de revival parfaitement maîtrisé. 
Si Mad Richard (comme on le surnomme outre-Manche) et ses petits camarades ont assez d’expérience, des bonnes (deux hits imparables) comme des mauvaises (deux procès improbables), pour savoir que c’est souvent dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs soupes (après tout Bitter Sweet Symphony doit une grande part de son succès à la mélodie d’une chanson des Stones, The Last Time), ils prouvent avec ce cinquième opus, aussi attendu par des fans laissés en plan lors d'une tournée en 98 que par des critiques aux stylos acérés, qu’une bonne recette peut passer le temps avec bonheur ... 

Ici point d’atermoiements ni de fioritures : Ashcroft chante et emballe comme il l’a toujours fait, de sa voix pure et renversante qui n’est pas, sur certains titres dont un Love is Noise énergique et bien ficelé, sans rappeler celle d’un Jim Kerr que des années sans Simple Minds avaient un peu vite effacé de nos oreilles trop sollicitées. 

Aussi énergique et entrainant dans sa première partie, qu’il se fait calme, planant, voire envoutant par la suite, ce Forth plus qu’honorable, démontre avant tout le savoir-faire impeccable de musiciens qui comptent encore parmi les meilleurs d’une scène rock internationale extrêmement fréquentée. 
Appuyés par une production quasi-parfaite, sans accro ni surabondance, The Verve filent fort, droit puis doux au travers d’une palette de balades en tout genre (et en toutes époques) qui, si elles ne figureront pas obligatoirement dans les playlists d’une fin d’année qu’une coutume veut récapitulatrice, auront au moins pour elles d’être de qualité. 

Certes, Forth ne sera jamais l’Urban Rythms inégalable d’un groupe dont le meilleur est déjà passé. Mais il est à coup sûr d’un niveau que peu sont capables d’égaler. 
Ni prouesse, ni déchet, juste de quoi affirmer un statut très envié et remettre à leur place des successeurs pressés ...

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