OH MY GOSH!

Niaiserie kitsch sans prétention, talent, ni même originalité, Mama Mia! est avant tout l’adaptation d’une comédie musicale à succès, dont la trame minimaliste, totalement inconsistante, sert de prétexte vaseux à l’interprétation catastrophique de vieux tubes d’un groupe depuis longtemps has been. Réalisation désespérément médiocre (Phyllida Lloyd : un cas d’école ?), jeu foncièrement affligeant (on touche le fond) ... pourtant, phénomène aussi étrange que le fait d’esquisser un demi-sourire devant ce navet abyssalement creux, l’intégralité de cet improbable casting semble s’amuser et le public, pour la plupart conquis d’avance (!), applaudi, emballé par tant de niaiserie pleinement assumée. 

Assurément, de ce bordel ludique et complètement foutraque, surgiront dans le temps quelques scènes incroyables, comme ces duos infâmes presque surréalistes dont la palme revient, incontestablement, aux victimes consentantes de toute cette hystérie : Meryl Streep et Pierce Brosnan. 

Dans un face à face d’anthologie, sur l’air dramatique d’un Winner Takes It All copieusement saboté par la star un peu usée, souvent plus inspirée, rarement si délurée, on reste juste bouche bée devant le jeu désincarné du vieil acteur débonnaire, rigide héros capillaire qu’une mise en scène fantôme abandonne désemparé. Culte ! Incontestablement.