vendredi 30 mai 2008

SAVEURS DE L'EMBROUILLE

Coupable d’avoir laissé ses fans les plus accros à la dérive, en leur livrant successivement deux opus peu convaincants (plus un best of à la ramasse) pendant qu’elle batifolait allègrement ...

... dans les bras d’un bellâtre sans envergure, Alanis Morissette revient enfin, triste, esseulée, mais avec sous le bras l’album tant attendu d’une rédemption salutaire.

Certaines personnes pas toujours bien intentionnées, dont l’optimisme n’est pas l’une des caractéristiques majeures, racontent souvent qu’en matière de création la rupture amoureuse et la douleur qui s’ensuit sont une source intarissable d’inspiration.
Indéniablement, la canadienne aura tiré toute la substance, toute la saveur de Flavors of Entanglement de cette séparation, semble-t-il, salvatrice.

Ainsi, aux habituels morceaux d’inspiration rock (ceux de Jagged Little Pill, son méga succès) qu’elle a eu, par la suite, le goût certain de tirer vers une approche carrément pop (sur l’excellent Supposed Former Infatuation Junkie) la jeune femme inspirée par son nouveau complice, le producteur Guy Sigsworth (Björk, Madonna …) s’en est allée piocher ça et là de bonnes idées rythmiques dont l’inspiration électronique trouve sa source principale au cœur de la dance et du hip hop.

Choeurs masculins, guitares acoustiques, piano voix (Not As We), mais aussi toute une ribambelle d’incursions organiques, trouvent ainsi leur place au fil d’un album complètement en phase avec les préoccupations d’une auteure dont la politique, thème favori mais toujours dans son approche la plus démagogique (Citizen of the Planet et son refrain énervé), laisse enfin une place considérable à des situations plus personnelles auxquelles chacune, chacun peut trouver l’échos dans ses propres expériences (Tapes, Torch ou encore Moratorium).

Si Underneath, premier single, laisse les habitués sur leur faim d’originalité, impossible de ne pas succomber à cette succession de ballades douces amères dont Straitjacket, morceau le plus savoureux et le plus dansant, se fait l’échos très novateur.
Aaaaah … ou comment se faire du bien tout en se faisant du mal ...

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