dimanche 16 mai 2010

DE BROOKLYN À BUENOS AIRES

C’est une période faste pour les films de genre. Deux d’entre eux méritent tout particulièrement le détour, chacun dans un registre bien particulier.
L’action (les actions ?) du premier se passe de l’autre côté de Manhattan, et nous permet d’emboiter le pas à trois flics en marge, des types presque conventionnels aux histoires presque banales, qui ne se connaissent pas, qui ne se côtoient pas, mais dont les itinéraires chaotiques vont atteindre leur paroxysme au cours d’une même nuit.
Réalisé avec une totale maîtrise par un spécialiste, Antoine Fuqua, dont le génial Training Day fait figue de référence en matière de polar très sombre, Brooklyn’s Finest (L’élite de Brooklyn) est un petit bijou poisseux et diabolique empruntant la forme délicate d’un film choral dont l’issue frôle la perfection scénaristique.
Il entraine le spectateur dans une réalité où la violence urbaine s’acoquine telle une maîtresse à la perte de repère sociaux, jusqu’à l’apothéose finale, hécatombe inéluctable, où nul n’est plus permis de stigmatiser les (anti)héros.
Une très belle réussite.



On a (un peu) plus entendu parlé du second, puisqu’il a remporté le dernier oscar du meilleur film étranger.
El Secreto de Sus Ojos (Dans ses yeux), film multi-récompensé (il a également remporté le Goya du meilleur film hispano-américain et son actrice principale celui du meilleur espoir féminin) de l’argentin Juan José Campanella, est une véritable ôde à l’écriture.
Celle du scénario tout d’abord, puisqu’il est l’adaptation d’un roman d’Eduardo Sacheri, qui a eu la bonne idée de collaborer avec le réalisateur pour porter son œuvre à l’écran.
Celle du roman ensuite, qui fait office de point de départ à la tragique reconstitution d’un crime, puis d’une enquête, véritable travail sur la mémoire auquel se livre le héros d’une (deux ?) intrigue originale qui se joue des codes du drame et de la comédie romantique. Car de romantisme, cette histoire n’en manque pas, premier prétexte à illustrer l’Argentine étouffante des années 70, où il n’est, entre autre, pas aisé de s’aimer quand on n’est pas issu du même milieu social …
Oscillant constamment entre film noir, mélodrame et comédie au sens le plus banal du terme, Dans ses yeux est un astucieux mélange de genres dont le résultat est d’une efficacité redoutable …


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vais donc aller le voir avant mon départ, des amis me l'ont également vivement conseillé...
jos

rupert a dit…

alors ? tu l'as vu ?

Anonyme a dit…

je vais pas tarder!!!!il passe encore au diago....
jos