samedi 13 février 2010

BROTHERS

Décidément, les histoires de familles sont à l’honneur. Pour son retour auprès d’un public « plus large », l’Irlandais Jim Sheridan (My Left Foot, Au nom du père) s’est inspiré d’un film danois racontant l’histoire ambiguë d’un homme qui tombe amoureux de la femme de son frère porté disparu à la guerre.
Ramenant l’action à l’actualité brûlante, Sheridan toujours enclin à prendre politiquement position même dans un sujet de facture apparemment classique, fait de Tobey Maguire, brave gars de son état, un Marine engagé dans les combats en Afghanistan, laissant femme (la belle et touchante Nathalie Portman) et enfants sous la responsabilité d’un irresponsable de frère tout juste sorti de prison (Jake Gyllenhall très convaincant) et entretenant lui-même des relations conflictuelles avec leur père.
Si le postulat de départ sent presque le réchauffé, très vite Sheridan, à sa manière de ne pas y toucher, insuffle à son histoire juste ce qu’il faut de sensibilité retenue, de non-dits, de tâtonnements, qui donnent à ses personnages la sensation d’être constamment à bout de souffle, pour mieux les interrompre et contrebalancer la pudeur de ceux qui se cherchent par la tension de plus en plus insoutenable de ceux qui, au bord du gouffre, ont peur … jusqu’à l’apothéose, cruelle, qui vient bousculer tous les schémas d'un vaudeville attendu.

Remarquablement interprété (coup de chapeau aux seconds rôles) et sobrement réalisé, ce Brother humble et délicat comblera sans les ménager tous ceux qui aiment le cinéma qui a du corps et de l’esprit.

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