dimanche 4 avril 2010

ALICE IN WONDERLAND

Ce n’est pas une nouveauté, on sait depuis longtemps (Planet of Apes) que Tim Burton a troqué ses ambitions artistiques contre deniers sonnants et trébuchants de studios qui voient en lui la clef insolite, mais efficace, à la rançon d’un succès pour lequel ils sacrifieraient sans hésiter toute prétention culturelle, poétique, ou intellectuelle.
Avec Alice, la donne est un peu plus compliquée. D’une part, qui d’autre mieux que cet énergumène un temps farfelu (Pee Wee Big Adventures, Edward Scissorhands, Mars Attacks, Batman Returns), pourrait s’approprier l’univers abracadabrant et les personnages flippants (déjà dans le dessin animé original) d’un Lewis Caroll à l’imagination débordante.
D’autre part, sur quelles épaules de renom, les grandes Majors en chasse de blockbusters infaillibles miseraient l’argent susceptible de permettre à ce même univers de prendre vie, d’enchanter ou d’intriguer assez pour assurer une rentabilité minimale. Car quoi ? N’est-ce pas ici ce qui prime avant tout ?
Une star bankable, un scénario simpliste, un plan com d’enfer et une version 3D l’attestent … Alice in Wonderland doit viser large, très large.

Pour autant, cela ne signifie pas que Burton doit laisser ses ambitions au placard : une jeune femme pour héroïne (la fillette a grandi, elle a un prétendant et doit satisfaire à ses obligations sociales), des personnages et un monde déjà troublants qu’une approche esthétique toute personnelle et parfois morbide rend encore plus singuliers, le réalisateur souhaite avant tout s’approprier le conte. Il y parvient dans une première partie originale (la forêt), au cours de laquelle il imprime sa marque sans effort.
La suite est un peu moins évidente. Les personnages, pas toujours suffisamment fouillés, prennent le pas sur des décors moins originaux, qu’une 3D agaçante (quelle drôle d’idée : les couleurs sont ternes, l’œil trop sollicité par la succession d’effets et, à la longue, la fatigue visuelle s'accentue devant ce qui n’est rien de plus qu’un livre pop-up en mouvement) ne viendra pas mettre en valeur.

Tant pis ! Plus qu’un Johnny Depp cabotinant dans un rôle très secondaire qu’on s’est bêtement obligé à rendre prioritaire, c’est l’excellente Helena Bonham-Carter qui, dans le rôle très sadique de la Reine rouge, tire finalement le bénéfice d’une lassitude provoquée par tant d’acharnement technique un peu vain.
Une énorme friandise attirante mais un tantinet écœurante …

1 commentaire:

Jeremie a dit…

pas trop d accord avec toi...
C'est un conte donc un scenario simple...
Moi j'ai adoré!