mercredi 6 mai 2009

WOLVERINE

Depuis quelques années, les gros studios américains soucieux de forte rentabilité (!), mais constamment en mal de projets « porteurs », se sont employés à confier les adaptations de comics de type DC ou Marvel (un filon presque inépuisable puisque selon son principe de base chaque « franchise capitalisable » est susceptible de permettre la mise en chantier immédiate d’une ou plusieurs suites) à des réalisateurs chevronnés ou, tout au moins, à ceux dont le savoir-faire serait un atout incontestable dans l’univers « complexe » des super-héros protéiformes cinématographiquement bankables.
Dans la première catégorie, certains, comme Brian Singer (X-Men 1 et 2, Superman returns), et surtout Christopher Nolan (Batman begins, The Dark Knight), font figure de références puisqu’ils ont réussi à transcender le genre en se l’appropriant, lui permettant ainsi d’atteindre le statut de film d’auteur majeur mais également d’œuvre universelle, donc internationalement et unilatéralement marchandable. C'est le cas du formidable Dark Knight (2008).
Dans la deuxième catégorie, où se disputent en tête les noms de Jon Favreau (Iron Man) et Zach Snyder (le discutable 300, le magnifique Watchmen), sont apparus des outsiders incontournables dans la dimension des illustrateurs inspirés qui ont su modeler ces personnages en collant moulant pour en faire des êtres doués « d’humanité » dans le sens le plus large du terme.
Alors forcément, quand ces mêmes studios, pourtant réputé pour leur frilosité, cèdent les rênes d’une adaptation « risquée » (le préquel d’un personnage central de la trilogie X-Men) à un réalisateur dont il serait culotté de dire qu’il a déjà fait ses preuves (Gavin Hood, celui de Mon nom est Tsotsi), on est légitimement susceptible de s’attendre au pire (cf : la troisième aventure des protégés du professeur X, une débâcle artistique financièrement mitigée). Pourtant il n’en est rien.

Evitée en dépit de quelques millions de dollars d’effets spéciaux parfois bâclés, et d’un scénario qui frôle l’ébauche (notamment en ce qui concerne l'obscure destinée de Deadpool/Weapon XI), la catastrophe annoncée est largement contrebalancée par quelques passages très distrayants durant lesquels des personnages, plus charismatiques que le héros dont il est ici question, se taillent la meilleure part du lion : au premier rang d’une galerie de « freaks » plus ou moins réussis, Dents de Sabre, ennemi juré de Wolverine (dont il devient le demi-frère dans cette version officialisée) salaud pervers, sadique et ambigu merveilleusement interprété par Liev Schriber à contre emploi, suivi de près par Gambit (l'inconnu Taylor Kitsch), héros énigmatique sous exploité qui mériterait à lui seul un film.
Et Wolverine dans tout ça ?
Résumées avant un générique de début à la fois inattendu et conventionnel, les origines tragiques du mutant (fidèles au premier numéro de Wolverine Origins) sont assez bien vues mais, toujours campé par le trop sophistiqué Hugh Jackman, l’évolution de sa personnalité au fil d’une histoire à l’ambiance bâtarde qui ne s’appuie ni tout à fait sur l’humour, ni tout à fait sur le drame, n’apparaît pas toujours très crédible (notamment dans sa période bûcheron).

Pour le reste, hormis une réalisation sans relief et une pléiade de figurants aux superpouvoirs sans grand intérêt, on peut sans être trop exigeant considérer que le contrat est rempli. Ni plus, ni moins ...

2 commentaires:

Altie a dit…

Bref, du changement donc ! C'est une très bonne maladie ;-) ;-)

rupert a dit…

Hey Altie, ben alors ????