vendredi 19 décembre 2008

H3

Le hip hop a mis sur orbite un vocabulaire riche et innovant. Il nous faut maintenant mettre le hip hop en crise. En distanciant et disséquant son vocabulaire, on peut découvrir de nouvelles esthétiques ...
A tout juste 28 ans, Bruno Beltrão n’est pas un nouveau venu sur la scène internationale. Danseur dans les clubs de Rio à 13 ans, il fonde sa propre compagnie (dite « outil d’émancipation sociale »), le Grupo de Rua de Niterói, spécialisée en danses urbaines (street dance) dès 1996, puis s’intéresse presque immédiatement à la danse contemporaine et à la philosophie. Depuis, il n’a cessé de travailler sur les différents vocabulaires chorégraphiques non répertoriées qui s’inscrivent justement entre ces trois disciplines.

Prolongeant ainsi une réflexion déjà entamée avec H2, son précédent spectacle présenté en 2005 lors du festival d’Automne, le chorégraphe revient au Centre Pompidou pour y proposer sa nouvelle création, fruit d’une année de maturation au cours de laquelle les danseurs ont également suivi une formation théorique.

H3, puisque tel est son titre, interroge les notions de sol, de poids, de chute mais aussi de contact : au fil des duos et des trios qui se forment et se succèdent, les neufs interprètes aux prouesses incontestables deviennent les instruments de déconstruction et de décomposition d’un hip hop jusqu’alors axé uniquement sur la force, la virilité des corps et la rage qui s’en dégage.
Se pose notamment la question du contact physique, du toucher, objets tabous dans l’expression d’une danse habituellement solitaire, à contrario, justement, de la danse contemporaine.
Techniquement surprenant, fascinant, mais surtout juste et émouvant ...

Au Centre Pompidou, samedi 20 à 20h30 et dimanche 21 à 17h.


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