dimanche 11 juillet 2010

LA DIFFÉRENCE ... AILLEURS !








C’est un fait indéniable : France Inter part à vau-l’eau. Surtout depuis la révélation surprise du départ de Nicolas Demorand, présentateur irrévérencieux des formidables matinales (qui ont notamment permis à la radio phare de se refaire une nouvelle jeunesse), désormais assagi (ambitieux ?) et surtout beaucoup moins captivant tout au long d’une dernière année correspondant à l’arrivée d’un certain Philippe Val à la tête de la station.
Du coup, on n’est pas tellement certain de regretter l’animateur vedette qui ne s’est d’ailleurs pas toujours fait que des amis parmi ses collègues journalistes, surtout depuis qu’il a eu la très mauvaise idée de dézinguer en direct le chroniqueur et humoriste, Didier Porte : révélé dans les années 90 par un Laurent Ruquier qui animait alors joyeusement nos déjeuners quotidiens avec la bande de poil à gratter de son fameux Rien à cirer, ce talentueux trublion jamais bouffon, dont les textes drôles et acides ont fait souvent grincer les dents des invités de l’émission, était déjà certes promis à un avenir plus qu’incertain. A l’entendre égratigner sans scrupule, mais avec beaucoup plus de finesse que la plupart de ses camarades, l’ensemble de la classe politique, on imaginait bien qu’il se ferait tirer les oreilles.

Mais entre se faire gronder et se faire carrément virer de l’antenne (pour des propos indélicats à l’égard d’un certain Nicolas S. lors d’une chronique pour laquelle il reçut un avertissement et après laquelle il fît amende honorable), il y a un monde, un monde de censure sans scrupule (confirmé par l’éjection de son petit camarade Stéphane Guillon, qui en profite lui pour faire sa promotion) que devra désormais assumer la direction d’Inter, et, à travers elle, le Président de Radio France.
Un monde, cher M. Demorand, que les auditeurs d’Inter (ou ceux de France Cul – ture … comme ils disent) habitués à un niveau certain d’intelligence, de pertinence et de libre pensée ne trouveront jamais à l’écoute des radicalités partiales et droitisantes dont sont coutumes certaines radios privées françaises, dont Europe 1 (qui compte en son sein et depuis de forts nombreuses années l’imbuvable Elkabach…) est la représentante la plus flagrante.
Un monde dont vous serez, vous aussi désormais, l’un des représentants les plus éminents.

Quant à Didier Porte, toujours raccord avec son habituelle ligne de conduite (c’est-à-dire droit dans ses bottes), il devrait rejoindre l’équipe d’Edwy Plenel sur le site Mediapart.fr, celui-là même à qui l’ont doit les révélations de l’affaire Bettencourt, sorte d’ « eden journalistique » actuel où « la liberté d’expression est encore érigée en vertu cardinale ».
Pas besoin de réfléchir bien longtemps pour savoir où trouver l’indépendance, la pertinence et l’insolence qui faisaient, un temps, mais un temps seulement, la différence …

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