jeudi 13 mars 2008

LE SANG DE LA TERRE

Un prospecteur et son fils débarquent au fin fond de la Californie pour faire fortune dans le pétrole.
De tensions en conflits, l’ambition qui les guide entamera leur notion des valeurs humaines ...
image
... et, par là même, les liens qui les unissent.
image
Cinéaste audacieux capable de prises de risques qui lui ont valu autant de critiques que de récompenses, P.T. Anderson monte de plusieurs crans à tous les niveaux avec ce film qui devrait donc « faire date dans l’histoire du cinéma américain de ces dix dernières années» (dixit de nombreux articles).
image
There Will Be Blood, balade illuminée d’une virtuosité et d’une beauté jamais atteintes dans une filmographie qui peut s’enorgueillir de frôler le sans-faute, est une méditation profonde sur l’espoir, la puissance, la croyance, la haine ainsi que la douleur, et ce dans tous les sens du terme.
image
Une mise en scène implacable, rigoureuse, magnifiquement photographiée, une bande son de Johnny Greenwood (Radiohead) aux limites du fantastique, une interprétation sans faille d’où émerge le talent d’acteurs, tel l'immense Daniel Day-Lewis, dont la principale performance est de savoir s’oublier pour permettre à leur personnage d’exister ... tout le génie d’Anderson est là, par cette faculté rare, exceptionnelle d’avoir su intégrer dans cette adaptation sans concession (d’une partie) du classique d’Upton Sinclair, Oil !, les ingrédients infaillibles d’un chef-d’œuvre définitivement moderne.
image Critique virulente, spectaculaire et pertinente du mythe de la réussite (mais pas que), de ces vingt premières minutes pratiquement silencieuses à cette dernière demi-heure de folie d’une extraordinaire violence, There Will Be Blood (ça va saigner !) contient tous les éléments d’un véritable pamphlet cinématographique qu’une maîtrise virtuose de la narration, alliée à un casting formidable, transforme en une fresque incomparable, trouble, inquiétante, démente et pleine d’une rage débordante.
image
Digne descendant d’un Wells et d’un Kubrick, s'éloignant un peu plus du cinéma d'Altman auquel on le comparait trop systématiquement, Anderson signe à 38 ans ce qu'il serait légitime de considérer comme un Monument. Grandiose !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Super film, mais j'avoue que la Bande son m'a saoulé... Elle est très harmonieuse avec le propos, mais voilà, je suis ressorti avec le mal de crâne (mais bon, c'est plus la qualité du son qui est à remettre en cause que la bande son elle-même)...
Magnifique réalisation, un comédien toujours au plus haut sommet de son art, même si quelques options scénaristiques m'ont interrogées sur leur utilité.